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Romans YA/adultes - Page 34

  • Attachement, Rainbow Rowell

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    © Milady aout 2012, Rainbow Rowell

    Romance drôle, geek et sensible, ou quand les débuts d'Internet provoquent la rencontre ...

    "Le coup de foudre est possible, même avant le premier regard ! 1999. Lincoln, gentil geek aux faux airs d’Harrison Ford, travaille dans une entreprise où son rôle consiste à contrôler les e-mails des employés. C’est ainsi qu’il parcourt les échanges de Jennifer et de Beth, deux copines aussi drôles et imprévisibles qu’attachantes.
    Sans même l’avoir vue, Lincoln va tomber amoureux de Beth. Mais comment lui déclarer sa flamme sans passer pour un fou ? Surtout que la jeune femme semble avoir un faible pour un « inconnu » qui travaille dans le même immeuble…"

    J'avais repéré ce roman dans un billet de la tentatrice Sita, qui évoquait "une romance contemporaine drôle et légère, sans pour autant tomber dans le superficiel". Ça m'a fait penser à un de ces romans feel-good, aux accents de "Vous avez un message", "Quand souffle le vent du Nord" etc.., j'ai signé...et j'ai apprécié! (Je publie ce billet un certain temps après ma lecture et mon enthousiasme s'en ressent peut être, les plaisirs de ce genre de lectures s'estompent comme le goût des bonbons...)

    Le récit alterne les mails que s'échangent Jennifer et Beth, collègues complices et amies proches, avec l'histoire personnelle de Lincoln. Les récits se croisent, se répondent et les parallèles fusionnent à la fin, comme le lecteur s'y attend, mais au terme d'une histoire teintée d'un peps et d'une fraicheur agréables. Je regrette un peu cette fin vite expédiée et fort rose sucré, mais le contrat du genre est ainsi respecté.

    Le plaisir de ce roman est dans la proximité psychologique que l'on ressent envers les personnages. Le lecteur -enfin, la lectrice, soyons honnête- gagne une position de confidente, et se réjouit de suivre leur rapprochement à travers détours piquants, conversations intéressantes et révélations émouvantes. Si les héroïnes sont assez attendues, proches des interrogations des trentenaires et quadras, leurs emails sont parfois de purs petits bijoux.  Lincoln est un anti-héros légèrement pathétique au départ, pas viril pour un sou, dont le caractère se révèle au fil des pages, devenant touchant, rassurant et attirant. Des personnages accessibles, en fait, et ça repose de ces héros qui réussissent tout, séduisent à la pelle, sont parfaitement maquillées au réveil, assurent dans tous les domaines et nous exaspèrent plutôt que de ne nous faire rêver!!

    Une comédie romantique qui s'oubliera mais fera passer un très bon moment. Et mention spéciale pour sa couverture graphiquement rétro et sympathique, loin de la mièvrerie de certains titres chick-lit.

    Je vous invite à faire un tour sur le chouette site de Rainbow Rowell !!

    Couv en V.O:


    Les avis sur ce roman de George, DouceurLittéraire, Croqueuse2livres, Herisson, Lesentierdesmots, Petitefleur, ...

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  • Philomena, Martin Sixsmith

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    ©Presses de la cité janvier 2013, Martin Sixsmith

    Livre qui a inspiré le film; une mère et son fils séparés, leurs quêtes pour se retrouver

    "Lorsqu'elle tombe enceinte en 1952, Philomena Lee n'est qu'une adolescente. Dans l'Irlande de l'époque, avoir un enfant hors mariage est considéré comme un péché. C'est pourquoi sa famille l'envoie au couvent de Roscrea, tenu par des s¿urs de Madeleine, comme d'autres « femmes déchues ». Quand son fils Anthony a trois ans, il lui est enlevé afin d'être adopté par de riches Américains. On oblige la jeune femme à signer un document dans lequel elle s'engage à ne jamais chercher à savoir ce que l'église a fait de son enfant.
    Philomena a malgré tout dédié les cinquante années suivantes de son existence à chercher son fils, se heurtant sans cesse au silence de l'église. Elle ignore que, de son côté, celui-ci a entrepris la même quête. Rebaptisé Michael Hess, le garçon a fait bien du chemin depuis son adoption : avocat réputé, il a rejoint l'administration Bush. Tout en cachant à son entourage familial et professionnel son homosexualité, puis sa séropositivité. C'est justement parce qu'il se sait condamné qu'il décide de partir en Irlande, sur les traces de sa mère. Pour se heurter lui aussi au mutisme des nonnes..."

    Si le film qui sort ces jours-ci semble présenter l'histoire du côté de Philomena et du journaliste Martin Sixsmith qui l'a aidé dans ses recherches, le livre original laisse davantage de place au personnage de Michael, enfant adopté qui a senti toute sa vie le besoin de retrouver ses origines. Là où le film mêle l'humour au drame dans une version road-movie de deux personnages opposés au départ, le livre est plutôt un témoignage poignant et documenté de la vie de Michael. Les deux médias sont complémentaires, et il est intéressant de lire l'interview de Steve Coogan à propos de son adaptation au grand écran.

    Ce roman initial, reconstitution émouvante que nous livre Martin Sixsmith après son enquête, est une saga familiale dramatique et bouleversante, qui met en lumière des pratiques qui ont existé, à savoir l'adoption par des familles américaines de bébés sous la poigne de l'Eglise irlandaise. Sans être un brûlot le texte évoque ces faits douloureux, mais développe surtout ensuite le destin du jeune Anthony, devenu Michael Hess. Animé par une soif de reconnaissance et un sentiment de médiocrité dû à ce qu'il pense être un abandon, il devient un jeune homme brillant, généreux, parfois excessif, emporté malgré lui dans un parti républicain dur et confronté au Sida. La vie de Michael, ses amours, sa carrière, ses doutes et sa quête pour retrouver sa mère biologique sont particulièrement prenantes et le livre se dévore, alors même que l'inéluctable fin nous est connue.

    Présenté avec des photos d'archives et des précisions sur ses recherches, le texte de Martin Sixsmith inspiré d'une histoire vraie offre un témoignage bouleversant, édifiant, intime et universel à la fois.

    La bande annonce du film:

    Lu dans le cadre de Masse Critique de Babelio:

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  • Les citées englouties, Paolo Bacigalupi

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    young adult, sf

    ©Au Diable Vauvert octobre 2013, Paolo Bacigalupi

    Récit fort d'un futur sombre

    "Mouse et Mahlia, deux adolescents orphelins recueillis par un vieux médecin, vivent dans un monde chaotique où la guerre est omniprésente. Mis à l'écart par les villageois en raison de leur origine, leur amitié les protège.
    Au cours d’une exploration, ils rencontrent Tool, l’homme génétiquement modifié pour la guerre découvert dans Ferrailleurs des mers, mercenaire aujourd’hui fugitif, réfugié dans la jungle.

    Avec lui, nos deux jeunes héros vont se trouver devant le choix crucial entre se sauver soi-même ou sauver la vie de qui vous a sauvé la vie… Et ce choix entre égoïsme et altruisme, individualisme ou humanisme, va bien sûr conditionner leur destin et leurs ambitions !"

    Récit futuriste alarmiste, "Les Citées englouties" se déroule dans le même univers que "Ferrailleurs des mers" du même auteur, mais suit d'autres héros. Cette fois-ci c'est dans l'humidité poisseuse de la jungle que deux adolescents font face à un destin cruel et très souvent violent. Trop souvent à mon goût. La situation de guerre post-apocalyptique inventée ici souligne et dénonce bien des points, comme les enfants-soldats, les dégâts collatéraux, l'impact minime des casques bleus (ici jaunes), les exactions, le statut de bâtards des enfants métissés...un but louable de l'auteur, qui a choisi un mode très frontal. S'ajoutent des détails de science-fiction comme les êtres hybrides, coyloups ou terribles mi-bêtes génétiquement modifiés et quasiment indestructibles. Certes le propos est édifiant sur la loyauté et l'entraide nécessaire pour survivre, la jeune Mahlia nous émeut au plus haut point par son courage et sa détermination, mais la dose de maltraitances, de fin inéluctable dans cet enfer est presque indigeste pour moi. Pour des cœurs mieux accrochés, un récit impitoyable édifiant.


    Vidéo trailer et couverture en V.O:



    US Edition

    source: site de Paolo Bacigalupi: http://windupstories.com/books/drowned-cities/

    Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio

     

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  • La grâce des brigands, Véronique Ovaldé

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    ©Editions de l'Olivier août 2013, Véronique Ovaldé

    Chemin du retour pour revivre son envol, quand le parcours n'est pas celui que l'on croyait

    Je n'avais rien lu d'elle, cette femme écrivain et éditrice à la fois. C'est comme ça. Aucun titre ne m'était tombé sous la main. J'en avais entendu parler mais l'occasion ne s'était pas présentée. Pour les matchs littéraires PriceMinister-Rakuten j'ai donc découvert Véronique Ovaldé par son dernier roman; "La grâce des brigands"...et la rencontre fut belle.

     Déjà l'illustration de couverture intrigue et donne le ton. Une nonchalance fascinante et presque douloureuse émane de ce personnage masculin en costume, celui qu'on découvrira être Rafael Claramunt dans l'histoire. En tout cas, pour moi c'est lui, en plus mince.

    L'histoire donc. Elle nous est livrée par une mise en abyme audacieuse (et qui reste assez énigmatique à mes yeux): un mystérieux biographe narrateur écrit sur Maria Cristina Väätonen, ou celle qui écrivait pour s'émanciper. Un premier chapitre nous présente Maria adulte dignement solitaire à L.A, qu'un coup de fil rappelle vers son sol natal, sa famille, ses racines qu'elle a coupées. Et on plonge avec elle et son occulte biographe dans ce flash-back. Issue d'un milieu archaïque étouffant entre sœur jalouse, père triste et mère hystérico-croyante, Maria rêve de liberté. Déterminée et volontaire, elle va contraindre la trajectoire initiale de son destin vers des ambitions d’écrivain et la grandeur décadente de Los Angeles, capitales des mirages des années 70. Ce voyage à L.A est une transgression farouche, un choc culturel et personnel à la fois. Maria y trouvera l'amitié d'une colocataire librement féministe, mais aussi l'emprise acceptée du fameux mâle au costume noir; le charismatique auteur Claramunt. Si son nom vous évoque le flamboyant de studios de ciné, l'allusion n'est pas fortuite et révèle bien le caractère ostentatoire de cet "ex-grand-écrivain".  Il fut le patron de Maria, son premier amant, son pygmalion, son tuteur dans l'édition quand son premier roman fut publié. Mais comme notre héroïne méfiante, nous comprenons peu à peu le jeu d'imposteur du personnage. Quand l'emprise de celui-ci s'affaiblit, Maria est alors capable de distinguer d'autres personnes, de cultiver l'indépendance qu'elle a toujours eu, d'exorciser peut être son destin et les blessures que les brigands lui ont fait subir.

    Il faut atteindre la dernière ligne pour mériter l'explication du titre. J'ai noté que Véronique Ovaldé devait avoir sa carte au club des poétesses du titre. Le lire en entier pour comprendre donc, parce qu'en cours de lecture Véronique Ovaldé nous aura donner à voir, à sentir et à réfléchir. Elle vagabonde sur les thématiques de trajectoires, de succès de femmes, de culpabilité et d'affabulations. Le rythme ici est souple comme les marches le long de la plage, et puis lancinant comme les origines reniées qui reviennent, et enfin déterminé comme les virages du destin ou le regard d'un petit garçon de cinq ans (oui, il y en a un dans l'histoire). Je me suis un peu perdue dans ses phrases immensément longues. Elles traduisent bien la langueur de L.A, elles projettent les scènes avec réalisme, mais elles provoquent parfois l'étourdissement et l’écœurement. J'ai aimé la construction du récit, la trajectoire de cette héroïne superbe et blessée à la fois. Maria dévoile une relation ambigüe au métier d'écrivain, un sujet bien intéressant! Le dénouement final me plaît avec sa couleur d'espoir, mais l'on ressent quand même encore l'amertume de la trahison et de la culpabilité, plus que  l'héroïne même. On lui espère un nouveau destin. Et on se demande où est passé ce biographe inconnu et s'il ne pourrait pas nous raconter un jour la suite de l'histoire, avec plus de soleil et moins d'ombres....

     

    Quelques citations:

    "Elle rêvait qu'un jour tous les lecteurs qui tomberaient sur l'un de ses livres se retrouveraient sous son charme" (Véronique, est-ce toi, qui parle? ;) )

    "Une femme a autant besoin d'un homme qu'un poisson rouge d'un sac à main" (celle-là n'a pas fini de me faire rire)

    "Tu ne peux pas écrire des livres, il ne t'est encore rien arrivé" (mais justement, justement...)

    Lien vers la présentation de l'éditeur

    Une très chouette vidéo dans laquelle j'ai découvert une Véronique Ovaldé hautement sympathique:


    Le Paris de Véronique Ovaldé, auteur de « La... par BFMBUSINESS

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