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Romans YA/adultes - Page 33

  • Lecture à l'aveugle 2/2, révélation!!

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    Et une fois le papier déchiré....

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    Mon livre-mystère était "Orgueil et désir" de Myriam Thibault, aux éditions Léo Scheer! Cette jeune auteur qui m'est absolument inconnue fait apparemment des débuts bien remarqués. Voir son site. Elle se présente comme "Sorbonnarde, écrivain, musicienne, et rédactrice en chef de la Revue Littéraire des Editions Léo Scheer", et à la lumière de cette présentation et des écrits sur elle, je comprends mieux le côté "chic et distant" de son roman écrit en 2011. Je n'aurais jamais ouvert ce livre sans l'opération "lecture à l'aveugle", et ça aurait été bien dommage de me priver de cette découverte.

    Je n'ai toujours aucune idée de mon expéditeur mystère qui m'a laissé une carte aux oiseaux comme seul indice...

     

  • Beignets de tomates vertes, Fannie Flagg

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    ©Editions J'ai Lu août 2009, Fannie Flag

    Chronique savoureuse de l'Alabama; humour, liberté, tolérance et vie en communauté.

    «Un sacré numéro, Idgie ! La première fois qu'elle a vu Ruth, elle a piqué un fard et elle a filé à l'étage pour se laver et se mettre de la gomina. Par la suite, elles ont ouvert le café et ne se sont plus jamais quittées. Ah ! les beignets de tomates vertes du Whistle Stop Café... J'en salive encore !» Au sud de l'Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d'une voie ferrée... Ninny, quatre-vingt-six ans, se souvient et raconte à Evelyn les histoires incroyables de Whistle Stop. Et Evelyn, qui vit très mal l'approche de la cinquantaine et sa condition de femme rangée, découvre un autre monde. Grâce à l'adorable vieille dame, elle peut enfin se révéler, s'affirmer... Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d'humour. Un baume au coeur, chaud et sucré.

    Quelle belle lecture que ce roman! En 1985, Evelyn est une femme au foyer gourmande, délaissée et déprimée. Elle est contrainte d'accompagner son mari régulièrement pour rendre visite à sa belle mère à la maison de retraire de Rose Terrace.  Ninny y est une octogénaire loquace, malicieuse et surtout ravie de pouvoir partager avec elle ses pétillants souvenirs de la ville de Whistle Stop où elle vécut soixante ans avant. Les deux femmes vont se retrouver régulièrement et se rapprocher à grands renforts de souvenirs de l'une et de pâtisseries de l'autre... Mise en abyme, cette première histoire est ensuite fondue dans le récit des chroniques de la petite bourgade d'Alabama dans les années 1930. Récit centré autour d'un duo de femmes extraordinaires et de leur rayonnement sur toute la communauté. L'intrigue est tenue par un mélange de narrations: des extraits de la bienveillante gazette de Weems, des anecdotes du Whisle Café, des rapports de diverses publications ou institutions, et les retours réguliers en 1985 à la maison de retraire et au quotidien de Ninny et Evelyn. L'ensemble est parfois dépareillé et ne respecte pas toujours la chronologie, mais le lecteur ne se perd pas, curieux et attentif comme Evelyn, guidé par les figures-phares d'Idgie et de Ruth, porté par la générosité et la fantaisie de la communauté, dans un contexte économique et politique pourtant bien triste et intolérant.

    Un roman feel-good à déguster, une saga qui nous plonge en Alabama et nous fait respirer les parfums de cuisine d'un petit café près du chemin de fer...

    La bande-annonce du film :

     

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  • Billie, Anna Gavalda

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    ©Le Dilettante novembre 2013, Anna Gavalda

     Derrière l'hallucinante couverture et l'exercice de style rebelle et provocateur, il y a quand même une histoire de liberté...

    "Franck, il s’appelle Franck parce que sa mère et sa grand-mère adoraient Frank Alamo (Biche, oh ma biche, Da doo ron ron, Allô Maillot 38-37 et tout ça) (si, si, ça existe…) et moi, je m’appelle Billie parce que ma mère était folle de Michael Jackson (Billie Jean is not my lover / She’s just a girl etc.). Autant dire qu’on ne partait pas avec les mêmes marraines dans la vie et qu’on n’était pas programmés pour se fréquenter un jour…

    Non seulement Franck et Billie n’étaient pas programmés pour fredonner les mêmes refrains, mais en plus, ils avaient tout ce qu’il faut en magasin pour se farcir une bonne grosse vie de merde bien ficelée dans la misère – misère physique, misère morale et misère intellectuelle. Vraiment tout. Et puis voilà qu’un beau jour (leur premier), ils se rencontrent.

    Ils se rencontrent grâce à la pièce On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. Billie a été tirée au sort pour jouer Camille et Franck, Perdican.

    À un moment, dans cette scène qu’ils doivent apprendre par cœur et déclamer devant les autres élèves de leur classe, Camille lance à Franck : Lève la tête, Perdican ! et à un autre, un peu plus loin, Perdican finit par avouer à Billie : Que tu es belle, Camille, lorsque tes yeux s’animent ! eh bien voilà, tout est là et tout est dit : ce livre ne raconte rien d’autre qu’une immense histoire d’amour entre deux vilains petits canards, lesquels, à force de s’obliger mutuellement à lever la tête et à se rappeler l’un l’autre qu’ils sont beaux, finissent par devenir de grands cygnes majestueux.

    En fait, on dirait du Cyrulnik, mais en moins raffiné. Là où Boris aurait employé les mots « gouffre » ou « résilience », Billie, quand elle est heureuse, lâche en ricanant : Et tac. Encore niquée, la vie.

    Bah… À chacun, ses maux et sa façon de les écrire…"

    Pour plonger dans cette histoire, il faut d'abord détacher son regard de cette illustration psychédélique d'un âne batifolant en couverture. "Mais si, je t'assure qu'il y a un rapport avec l'histoire, vas-y, tu verras il est  bien" dixit une amie que je suivrais les yeux fermés. Et puis il y avait eu ce billet de Sita qui avait titillé ma curiosité. J'y suis allée, donc, j'ai tourné la première page.

    Et là, je me suis pris le plein fouet le ton trash et le vocabulaire cru de Billie. Ladite Billie est tombée dans un trou avec son ami Franck et elle parle aux étoiles en espérant des secours. Pour entretenir la conversation, elle se met à raconter leurs parcours plus que chaotiques, leurs vies cabossées et leurs quotidiens d'écorchés vifs. Rien n'est édulcoré, le sordide côtoie la misère et l'injustice.

    Une étincelle de bonheur balafre tout ce gris: la représentation d'une pièce de théâtre, "On ne badine pas avec l'amour", qui a allumé l'étincelle en eux et a regonflé leurs egos et leurs espoirs. ( profs de français, remontez-vous le moral en lisant ce livre, on passe du langage très moche aux vers les plus célestes, et on se dit que le théâtre peut parfois sauver des vies. C'est cliché, mais c'est beau. ).

     Comme Billie, l'auteur secoue ses lecteurs, entière et sans concessions, violente et enragée. Pour défendre la liberté, pour mettre en lumière des destins qui se sauvent de leur noirceur à la force du français et de l'amour, ou juste par provocation? Les critiques ont été très enflammées sur ce roman, acides ou flatteuses. Si j'ai haussé les sourcils bien des fois j'ai également été touchée par les récits de vie des deux vilains petits canards. Difficile de ne pas l'être ceci dit, puisque tous les moyens sont bons pour nous attendrir, parfois même à l’écœurement. Des facilités répondent à des passages dramatiques et la caricature flirte avec bien des pages. Je préfère garder en mémoire les autres écrits de l'auteur, en même temps je comprends que l'exercice de style réussit à déranger, à secouer, à toucher au cœur et je suis épatée. Mais maintenant que je comprends enfin cette invraisemblable illustration de couverture, je vais pouvoir passer vite à autre chose. Peut être au nouveau titre de l'auteur qui sort le 12 mars, "La vie en mieux"? Mieux, c'est prometteur  ;)

    Un roman risqué, brut de décoffrage, qui casse l'image d'une romancière sans accrocs. Une histoire forte qui peut émouvoir ou exaspérer, qui ne laisse pas indifférent et qui vous fera voir les ânes d'une autre façon...

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  • Les soeurs Andreas, Eleanor Brown

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    feel good

    ©Marabout 2012, Eleanor Brown

    Trois sœurs, un retour à la maison, une mère malade, des changements de vie...et Shakespeare, dans une sympathique lecture feel-good

    "Trois sœurs, élevées au milieu des livres par un père excentrique, obsédé par Shakespeare au point de les avoir baptisées de prénoms d’héroïnes du célèbre dramaturge, rentrent au bercail pour s’occuper de leur mère malade. Mais qu’ont véritablement en commun l’aînée si timide et casanière, la séduisante et mystérieuse cadette, et la benjamine bohème ? Pourquoi Rose ne parvient-elle pas à abandonner sa ville natale pour rejoindre son fiancé qui a décroché un poste de professeur en Angleterre ? Pourquoi Bean a-t-elle quitté si précipitamment New York pour revenir s’installer à Barnwell, la petite ville universitaire qu’elle déteste tant ? Et pourquoi Cordy réapparaît-elle soudainement après avoir erré pendant des années, enchaînant petits boulots et aventures sans lendemain ? Au cours de ce long été qu’elles passeront toutes ensemble à Barnwell, les filles Andreas découvriront que leurs sœurs, leurs parents et leur petite ville natale pourraient leur offrir bien plus qu’elles ne croient… "

    Si le lecteur aborde ce pavé à la couverture si soignée avec juste l'intention de passer un bon moment, se vider la tête avec une histoire qui met à l'honneur les livres, le lien familial et les happy-ends, alors ce lecteur-là (qui sera certainement une lectrice) appréciera comme moi les 446 pages de vie des sœurs Andreas.

    Le parti pris de la narration peut parfois dérouter; à un narrateur externe s'ajoutent des passages porté par un "nous" de sororité qui brouille les pistes, qui est dans un seul pronom les trois sœurs à la fois ou l'une mais sans savoir laquelle. Cette bizarrerie acceptée, on peut apprécier cette saga familiale, ce retour aux sources comme une renaissance pour chacune des trois sœurs.

    Trois sœurs et autant de caractères différents, de défauts, de secrets, qui se retrouvent sous le toit familial et vont y trouver une nouvelle complicité, des désaccords, un indéfectible soutien, les débuts de nouveaux départs.

    Les citations de Shakespeare jaillissent des dialogues comme un langage familial révélateur, et le lecteur se prendra au jeu ou en sera agacé. La première option étant bien entendu la plus agréable.

    Est-ce parce que moi aussi je fais partie d'un clan soudé de trois sœurs? Est-ce parce que j'étais d'humeur pour un gros pavé pas révolutionnaire mais rassurant, optimiste et divertissant? En tout cas j'ai passé de très agréables heures de lecture dans la petite communauté de Barnwell aux côtés de ces "sœurs fatales".

     Merci à Marion de mon club de lecture lillois "L'île aux livres", elle a su me donner envie de découvrir ce roman en le présentant lors de notre dernière rencontre

    Les couvertures en V.O:

    Les avis de Galleane, Envrak, Accroaulivres, Histoiredusoir, Isabellepassions, Cledesol59...

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