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Romans YA/adultes - Page 32

  • Le liseur du 6h27, Jean-Paul Didierlaurent

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     © Au Diable Vauvert mai 2014, Jean-Paul Didierlaurent

    Lecture de plage coup de cœur: montez dans la rame pour réenchanter le quotidien!

    "Peu importait le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l'étouffait à l'approche de l'usine.»

    Guylain Vignolles est préposé au pilon et mène une existence maussade et solitaire, rythmée par ses allers-retours quotidiens à l'usine. Chaque matin en allant travailler, comme pour se laver des livres broyés, il lit à voix haute dans le RER de 6H27 les quelques feuillets qu'il a sauvé la veille des dents de fer de la Zerstor 500, le mastodonte mécanique dont il est le servant.
    Un jour, Guylain découvre les textes d'une mystérieuse inconnue qui vont changer le cours de sa vie."

    En Bretagne, il y a des librairies qui sont incontournables pendant mes vacances, la librairie Gwalarn de Lannion entre autres. Dans ce temple de bois dédié aux pages en tout genre, il y a des tables coup de cœur, et sur ces tables, ce petit roman m'a tapé dans l’œil. Les avis des libraires m'inspirent une grande confiance, et j'avais déjà lu un billet sur ce livre dans la presse...je m'y plongeais. 

    Pas étonnant que ce roman vous dise quelque chose à vous aussi, il a été encensé dès sa sortie et sa popularité est fulgurante. 

    Premier roman d'un auteur de nouvelles, on y trouve cette touche rythmée et rebondissante propres aux écritures courtes. Cette histoire d'un banal pilonneur au quotidien triste et à la grande sensibilité est pleine de chaleur. C'est un conte moderne touchant. Celui d'un héros au grand cœur, un amoureux des mots qui va mener l'enquête pour retrouver celle qui a su éclairer son existence. Celle qui soupire aussi après plus de couleurs dans sa vie. La galerie de personnages est haute en couleur, avec un coup de cœur pour la gardien de l'usine "Alexandrophile", qui déclame à longueur de journée et va illuminer les journées des pensionnaires d'une maison de retraite. Des personnages généreux, de la douce mélancolie et de l'optimisme contagieux, des textes sauvés et offerts, ce roman déborde d'humanité. 

    Les avis de Scarlett

    blog littérature jeunesse, blog livres

  • Certaines n'avaient jamais vu la mer, Julie Ostuka

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    © Editions 10/18, septembre 2013 Julie Otsuka

    Un livre voyageur qui nous emmène au cœur d'une communauté exilée touchante

    "Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli. "

    C'est Un chocolat dans mon roman qui fait voyager ce livre dont j'avais souvent entendu parler, après l'avoir lu il décolle vers La Réunion, c'est normal pour un récit de femmes qui ont commencé par traverser l'océan...

    Un récit-chorale émouvant et édifiant. Ces femmes anonymes retrouvent vie à travers le récit de Julie Otsuka. Les épreuves traversées, la déception à l'arrivée devant les maris bien loin des photos, le dur travail de la terre, les privations, le décalage culturel, la marginalisation et jusqu'au racisme, leurs existences humbles et soumises sont sublimées dans ce récit polyphonique. On se sent proches d'elles, on débarque en Amérique avec elles, on vit leurs espoirs et leurs rêves. Ce destin collectif est livré dans des chapitres thématiques.

    J'ai pensé qu'un récit fait d'accumulations de points de vue me lasserait, qu'un livre sur un fait historique, des japonaises exilées aux Etats-Unis ne me toucherait pas forcément....je me suis trompée. J'ai dévoré ce texte sensible en un souffle.

    Voir les billets de Natchchoco, Violette, Miss Bouquinaix, Cachou, Tulisquoi, George, lalibrairieGwalarn, Jérôme...

  • L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, Karine Lambert

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    coup de coeur, feel good, romance

    © Michel Lafon mai 2014, Karine Lambert

    Coup de cœur pour ce roman adulte feel-good où les blessures d'amour se rassemblent dans un immeuble-refuge...

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     "Les hommes sont omniprésents dans cet immeuble de femmes… dans leurs nostalgies, leurs blessures, leurs colères et leurs désirs enfouis. Cinq femmes d’âges et d’univers différents unies par un point commun fort : elles ne veulent plus entendre parler d’amour et ont inventé une autre manière de vivre… Jusqu’au jour où une nouvelle locataire vient bouleverser leur quotidien. Juliette est séduite par leur complicité, leur courage et leurs grains de folie. Mais elle, elle n’a pas du tout renoncé ! Et elle le clame haut et fort. Va-t-elle faire vaciller les belles certitudes de ses voisines ?"

    Un roman feel-good, c'est un mélange de romance, de gravité et d'humour. Ça parle de héros mais derrière eux ça parle à chacun d'entre nous, ça fait soupirer et rêver, souffrir un peu mais pour mieux espérer à nouveau ensuite. Ça redonne confiance, ça fait croire à nouveau aux bons sentiments, aux blessures qui guérissent, à l'amour, aux belles choses qui finissent toujours par arriver, à la pluie après le beau temps. C'est un happy-end attendu certes, mais ça fait terriblement du bien. Si le feel-good vous tente, ce roman de Karine Lambert saura combler vos attentes!

    Pour son premier roman cette photographe belge a su capter des destins chamarrés pour les réunir dans un havre harmonieux, rassurant et coloré...mais peut être un peu trop réfractaire à l'amour et au renouveau. Parce que les femmes qui habitent cet immeuble ont eu les ailes et le cœur brisés par des amours malheureuses, elles se sont fermées aux hommes pour ne plus souffrir. Quand arrive une nouvelle locataire, un vent de révolte et de courage va souffler à chaque étage, et en s'entraidant, certaines vont peut-être vouloir à nouveau ouvrir leur cœurs aux beautés et aux risques des sentiments...

     Quel casting de femmes dans ce roman! Des personnalités flamboyantes ou émouvantes, solidaires et attachantes. Le contexte "histoires d'immeuble" me fait penser aux romans "44 Scotland Street" d'Alexander Mac Call Smith (lui-même inspiré des Chroniques de San francisco d'A.Maupin), ou même à "Demain j'arrête" de Gilles Legardinier. Il faut croire que parler des voisins d'immeuble est une belle façon de trouver une jolie histoire. Amélie Poulain forever!

    Je vois très bien cette histoire être adaptée sur grand écran.

     Les avis de Enlivrez-vous, CrankyJu,

    l'interview de l'auteur par la RTBF

    blog littérature jeunesse, blog livres

  • La Belle et La Bête, Madame de Villeneuve

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    ©Folio Gallimard 2010, Madame de Villeneuve

    L'original d'un conte de fée qu'on ne connaît pas si bien que ça...

    Avec mon super club de lecture lillois L'île au livres, j'ai lu "La Belle et la Bête".  J'avais en tête des chandeliers et théières qui chantent, il n'y en a pas dans le conte original. ;) Mais ça vaut le coup de replonger aux sources de cette histoire remise récemment au goût du jour avec le film de Christophe Gans.

    Première partie du conte:

    Belle est une jeune fille charmante qui fait face à la disgrâce de sa famille avec courage, illuminant le quotidien de son père quand ses propres sœurs se désespèrent de leur sort. De retour d'un voyage, le père échappe de peu à la mort et ne doit la vie qu'à un manoir enchanté dans lequel il a été hébergé et nourri. Parce qu'il a cueilli une rose pour Belle dans ce domaine magnifique, le maître des lieux le condamne toutefois à mourir. Ce maître en question est un monstre effrayant. Mais Belle se sacrifie pour son père et échange sa vie contre la sienne. Une fois au château elle fait jour après jour la connaissance de ce monstre qui répond à ses moindres désirs. Mais la nuit elle rêve d'un charmant jeune homme qui semble bien énigmatique... Son cœur loyal aura raison d'un sortilège et le charmant jeune homme qui n'est autre que le monstre -vous l'aviez deviné, on sait- l'épousera comme il se doit.

    Deuxième partie du conte:

    Les fées qui sont à l'origine de toute chose en conte de fée lèvent le voile sur le sortilège qui a touché le monstre et sur les origines nobles de Belle. (ça c'était une sacrée surprise, bien pratique pour respecter la bienséance "on ne mélange pas les torchons et les serviettes", les princes n'épousent que les princesses, peu importe qu'elles en aient ou pas dans la cervelle et dans le cœur).

    Un peu d'infos from Wikipédia sur la genèse du conte:

    "Il apparut pour la première fois en France sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, en 1740, dans un recueil de contes, La Jeune Américaine et les contes marins, publié anonymement, où différents passagers d'une traversée maritime se racontent des histoires pour passer le temps. Il ne connut véritablement la célébrité que lorsqu'il fut abrégé et repris par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans son Magasin des enfants en 1757. Cette dernière supprima, en particulier, toute la seconde partie, où Madame de Villeneuve relatait la querelle des fées expliquant l'origine royale de la Belle. C'est sur cette version que sont basées la plupart des adaptations ultérieures."

    Une jolie lecture au style classique (il faut aimer le langage) pleine de merveilleux, de maléfices et jalousies, de princesse sans défaut et de "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". Une seconde partie intéressante mais parfois un peu alambiquée à mon goût, entre les princes de différentes générations et les fées je me suis parfois emmêlée. (parce que tout ça s'étale sur de très nombreuses années, on a le temps dans le pays des contes de fées). Un regret que la partie deux se perde dans des longueurs donc, que l'héroïne ne soit finalement pas la simple jeune femme au grand cœur mais bien une princesse 100% d'origine contrôlée, comme le voulaient les codes de l'époque.

    Pour feuilleter le livre chez Gallimard, c'est

    Les avis de Dawn, Myprettybooks, Unetassedeculture, Pedro, Laety...

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