
Petites madeleines - blog livres littérature jeunesse - Page 328
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Elégie pour Laviolette, par Pierre Magnan
opération "Masse critique" de Babelio, roman lu et critiqué par ma maman!!***"Laissé pour mort, dans un précédent roman, le nez dans une touffe de thym, le commissaire Laviolette, guéri de ses sept impacts de chevrotine dans le dos, est à nouveau chargé d'une enquête: la routine, comme l'affirme le conseiller Honnoraty. Presque rien, en somme : un homme vient de mourir à l'hôpital de Gap, et les neveux spoliés portent plainte pour captation d'héritage. Pas de quoi fouetter un chat. On a même demandé une autopsie et ça n'a rien donné, la mort est naturelle. Deux détails pourtant : la veuve avait célébré ses noces avec le mourant quatre jours auparavant en évinçant la maîtresse en titre, et on avait trouvé sur les mains de la victime d'abondantes traces de talc"***Ce livre s'adresse à un certain public: celui qui aime les intrigues lentes à la Maigret, et les descriptions à la Proust. Je ne suis pas étonnée qu'on en fasse des films puisque la mise en scène est très bien faite et le scénario est vraiment cinématographique. On y trouve beaucoup de citations et d'expressions très complexes; on sent que la grande littérature se plie difficilement à la simplicité d'un roman policier, mais ce livre pourra peut être inciter à lire ou relire les classiques..>D'esprit cartésien je n'ai pas adhéré à certaines extravagances comme une fontaine miraculeuse, un pardon final teinté de mysticisme, un destin très manichéen et une complexité générale. J'ai apprécié l'ambiance "France profonde", la tendre mise en scène du quotidien des gens de la montagne, et la préface où Magnan explique comment il s'est "abaissé" à écrire un roman policier.Un livre pour lequel il faut s'accrocher, mais qui saura séduire les fidèles du commissaire popularisé par ses passages à l'écran!! -
Le dernier été de mon enfance, par Shin Takahashi
Un bon gros one-shot, une illustration de couverture très belle, des billets élogieux, une "adaptation libre des aventures de Tom Sawyer"...il n'en fallait pas plus pour que je tente le coup!!
"Haru, une jeune fille à l'enfance malheureuse, revient dans son village aux funérailles de sa mère, mais elle est traitée comme une paria. Un soir, elle assiste avec son ami Taro à un meurtre perpétré par un malfrat du nom d'Odagiri. Ils décident de garder le silence et vont chercher à retrouver le mystérieux trésor que ce dernier a caché".Une jeune adulte qui affronte un moment pénible de sa vie, entre le deuil de sa mère, la vacuité de son quotidien, l'ostracisme qu'on lui impose..Haru cherche à retrouver ses émotions d'enfance pour pouvoir enfin tourner la page et démarrer sa vie d'adulte, et c'est lors de cet été extraordinaire qu'elle va y parvenir, aux côtés de jeunes ados encore plein de rêves, de passions et d'idées loufoques, prêts à partir à l'aventure!!!J'ai été légèrement trompée par la promesse de Tom Sawyer, parce que si on retrouve certains passages clé, c'est au final plutôt un hommage aux caractères entiers et vivants des héros qu'une véritable réécriture. Et le fait d'avoir fait d'Haru (sorte de "Huck" un peu vagabonde, libre de ses mouvements et sans contrôle parental?) l'héroïne principale change totalement le point de vue. Ceci dit c'est tout de même rafraîchissant!On retrouve plein de clins d'oeil au monde du manga dans ce one-shot davantage destiné aux jeunes adultes qu'aux ados selon moi.Même si le trait de crayon n'est pas celui que je préfère, même si j'ai quand même mis du temps à me mettre dedans, j'avoue que j'ai été un instant séduite moi aussi par l'aventure, et qu'un moment, comme l'héroïne, j'ai voulu fuir le quotidien à bord d'un radeau pour déterrer un trésor et saisir chaque instant pleinement, comme quand on était petits..Un manga initiatique donc, une aventure à découvrir!! -
The dark divine, par Bree Despain
© De La Martinière jeunessePour des lectrices assoiffées de bit-lit il y a parfois de beaux morceaux à se mettre sous les crocs, ce roman à paraître le 10 juin compte parmi ceux-là!***Je me disais "encore du bella et edward", "faut pas pousser", "mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec les vampires et loups-garous?"... je m'en mords les doigts, parce que j'ai finalement passé un très bon moment en lisant ce roman qui sait à la fois suivre les codes du genre, proposer une nouvelle tonalité et économiser les guimauves."Grace Divine, fille d'un pasteur local, a toujours su que quelquechose de terrible est arrivé la nuit où Daniel Kalbi a disparu, la nuit où elle a trouvé son frère Jude effondré sur le porche, couvert de son propre sang. Mais elle n'avait pas idée du secret monstrueux de cette nuit.
Les souvenirs que sa famille a essayés d'enterrer refont surface quand Daniel revient, trois ans plus tard, et rejoint le lycée de Grace et Jude. Malgré sa promesse à Jude de rester à l'écart, Grace ne peut pas nier son attirance pour les capacités artistiques choquantes de Daniel. Il la conduit à regarder le monde sous des angles nouveaux.
Plus Grace se rapproche de Daniel, plus elle met sa vie en danger tandis que ses actes remuent le ressentiment chez Jude et l'amènent à renouer avec le mal que Daniel a libéré lors de cette nuit terrible. Grace doit découvrir la vérité derrière le sombre secret du garçon... et le remède qui peut sauver ceux qu'elle aime. Mais il se pourrait qu'elle doive faire le sacrifice ultime pour cela, celui de son âme. "J'ai apprécié le choix de l'héroïne et du contexte: fille de pasteur à la famille reluisante, appréciée et quasi-parfaite. (Connaissez-vous la série "7 à la maison"? on a poussé la porte..). "Quasi" seulement, parce qu'il y a des cadavres loups-garous dans le placard, des non-dits, des secrets, la pression de la communauté.. Cette jeune fille qui va être tiraillée entre son frère adoré, ses convictions, les rumeurs, et son irrésistible attirance pour Daniel, c'est Grace (avec un nom pareil, elle ne pouvait pas échapper à son destin, ça n'aurait pas été la même musique si on l'avait appelée Georgette..). Quant au Daniel, il n'est pas éblouissant tout de suite, pour mieux nous séduire ensuite, quand son caractère artiste-ténébreux-jouet du destin est révélé, facile de devenir accro!!
On s'attend à une bluette de plus, et finalement l'intrigue nous emporte par plusieurs révélations.
Agréablement surprise, donc. Une nouvelle idée de réponse pour la fameuse question "m'dame, vous z'avez quoi du style Twilight?"...une bonne idée cette fois...
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Le carnet rouge, par Benjamin Lacombe et Agata Kawa
© Seuil jeunesseBenjamin Lacombe au texte et Agata Kawa aux pinceaux, c'est une belle équipe qui offre cet album-objet d'art! Un format peu commun, un dos toilé illustré.. Fermé il est déjà beau..mais quand on l'ouvre, c'est un réel bijou!Les couleurs parfaites dans cette ambiance vieille Angleterre, les décors floraux ennivrants, les textes manuscrits incrustés dans les illustrations, tout s'accorde avec élégance. Et puis c'est un hommage à la nature, à l'éclosion d'une vocation, à la sensibilité artistique du 19ème qui me plait beaucoup (Préraphaélites, Arts and Crafts, voir Art Nouveau..)...j'ai adoré!!"Le Carnet rouge est une sorte de portait imaginaire du peintre, poète, décorateur et architecte anglais William Morris (1834-1896). Ce récit d’adolescence raconte comment la vie ennuyeuse dans un pensionnat va engendrer le goût de l’observation et du dessin chez un jeune garçon. De nature très sociable et gaie, à 13 ans, William doit quitter sa famille après le décès de son père pour aller vivre et étudier au collège de Marlborough. Là, solitaire et rêveur, le jeune garçon passe le plus clair de son temps à admirer les jardins de l'école. Bientôt la nature dans sa beauté et son foisonnement va l’inspirer : c’est la naissance de sa vocation. "***Un seul point faible: trop court, l'album laisse la sensation d'être orphelin, comme quand on nous retire trop vite une délicieuse gourmandise..En direct du blog d'Agata Kawa, copyright A.Kawa: