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Romans jeunesse - Page 98

  • Everness, L'odyssée des mondes, par Ian Mac Donald

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    ©gallimard jeunesse juin 2013, Ian Mac Donald

    Mondes parallèles, découverte scientifique majeure et combats de dirigeables, fabuleuse aventure de SF steampunk!


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    "Londres, de nos jours. Everett assiste au kidnapping de son père, par de mystérieux hommes en noir. Pourquoi a-t-on enlevé ce scientifique renommé? Et pourquoi la police doute-t-elle de son récit ? Quand l'adolescent reçoit un fichier qui révèle l'existence de mondes parallèles, il part à la recherche de son père et atterrit dans un autre Londres, silloné de zeppelins, comme "l'Everness". Le curieux équipage de ce dirigeable - une jeune pilote intrépide, une capitaine courageuse et un second citant la Bible - va l'aider dans sa quête dangereuse..."

    Un multivers, des découvertes scientifiques extraordinaires permettant d'y voyager, l'amour d'un garçon pour son père disparu dans une autre réalité, un équipage de dirigeable aux personnalités époustouflantes, des décors géniaux et une écriture sacrément efficace, le premier roman destiné à la jeunesse de Ian Mac Donald combine de bien nombreux éléments en une très belle réussite!!

    D'abord, l'intrigue est solidement construite. Les détails et les explications scientifiques sont subtilement dosés: Everett a un esprit curieux et très cartésien, et on suit ses réflexions et découvertes, ce qui évite des questions de vraisemblance courantes dans ce domaine.

    Ensuite, l'univers inventé dans un autre Londres est simplement splendide, creusé jusque dans ses expressions particulières, ses lois et ses coutumes, ses habitudes vestimentaires, son développement, etc...un passage très bien trouvé dans une bibliothèque permet de saisir en quelques paragraphes et sans lourdeur les divergences d'évolution de cette réalité aux couleurs verniennes ou steampunk. Une réalité rétro-futuriste qui ne connait pas le pétrole, le plastique, certaines technologies, mais qui a ses propres évolutions surprenantes et son lexique exotique!

    Everett est déjà un des beaux points positifs du roman: parents séparés, mathématicien extrêmement doué, gardien de but, cuisinier amateur, un anti-héros audacieux que l'on aime suivre dès les premières pages et qui a le don pour rencontrer des compagnons de route atypiques! Entre les origines pendjabi de notre Everett, le pittoresque du quartier populaire Hackney de Londres et le métissage de bien d'autres cultures, on baigne dans un melting-pot attirant et plein d'odeurs d'épices, de vapeur, de fumée. Un Londres comme un Gotham baroque, plein de poutrelles, de rues malfamées où l'on se bat et dont le ciel est sillonné de zeppelins ornés de blasons.

    J'ai pensé à Multiversum et à Vango en même temps en lisant ce roman, j'ai ressenti la majesté des dirigeables, le vide sous mes pieds, l'excitation et l'angoisse des voyages possibles entre différentes réalités. Les décors sont si bien décrits qu'on se les imagine sans peine. Et si les descriptions sont intéressantes elles ne font pas ralentir le rythme haletant: Everett cherche son père tout en étant quand même l'individu le plus recherché de la "Panoplie" de mondes, ce qui accélère fortement son existence ! Les références sont croustillantes, de Doctor Who à Pulp Fiction et bien d'autres encore, ajoutant des clins d'oeil à un humour déjà bien présent. Le romantique n'est pas en reste, et on sent poindre de forts sentiments chez notre Everett...

    C'est un roman génial, qui se suffit déjà à lui-même mais qui est bien le premier tome d'une série, et tant mieux!! Je regrette juste un petit quelque chose d'indéfinissable dans l'illustration de couverture qui m'a un peu refroidie (une tonalité trop sombre peut être? même si elle colle bien au récit, je ne suis pas fan).

    C'est un coup de coeur, vous l'aurez compris!!

    Un petit tour des couvertures anglo-saxonnes:


    Planesrunner (Everness #1)

     


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  • Les Filouttinen, de Siri Kolu

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    ©Didier Jeunesse juin 2013, Siri Kolu

    Roman d'aventures déjantées pleines de braquages, de bonbons, de découvertes...

    Liisa s'ennuie sur la route des vacances. Mais pas pour longtemps, puisqu'elle va se faire kidnapper par inadvertance par une famille de bandits à l'imagination débordante et aux principes décalés: les Filouttinen. Pas de rançon exigée, mais des braquages organisés pour ne jamais manquer de bonbons et des bénévolats surprenants! Liisa est très vite acceptée dans la bande et elle va alors passer un été hors du commun!!

    C'est un roman de juin, un roman de vacances, de sourires et de loufoqueries absolues. Mettez donc de côté le réalisme et profitez juste de l'aventure, parce que bien des éléments vous paraitront abracadabrants. (Oui, j'ai dû me forcer à ne plus m'interroger sur les réactions inexistantes des parents de Liisa, sur le manque de crédibilité de bien des points. J'ai pensé à ces récits nordiques de Fifi Brindacier où l'on ne s'interroge jamais sur son mode de vie. Une fois ce concept de liberté accepté, le roman coule tout seul).

    Le point de vue de Liisa nous plonge dans l'aventure à la vitesse des pneus qui crissent avant l'abordage. Elle prend des notes sur son carnet, comme les listes ou les leçons que lui dicte la famille Filouttinen sur les règles du banditisme de grand chemin. On découvre une famille qui a décidé de sa façon de vivre, loin des contraintes. Et si les scènes sont majoritairement très drôles et rythmées, les personnages ne manquent pas de tendresse ni de profondeur.

    Les titres de chapitres sont tous illustrés différemment.

    Pour un road-movie absolument délirant sur les belles routes de Finlande, pour découvrir un choix incroyable de confiseries finlandaises, ce roman est une  pétillante découverte pour les vacances des jeunes lecteurs!

    Tentez de gagner un exemplaire dédicacé sur le site de Didier Jeunesse


    Siri Kolu


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  • Une guitare pour deux, de Mary Amato

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    ©Nathan mai 2013, Mary Amato

    De petits mots en belle mélodie, d'amitié en amour


    "La mère de Tripp lui a confisqué sa guitare tant qu'il ne sera pas plus sociable et meilleur élève. Le matin de la rentrée, Tripp décide d'emprunter en cachette la vieille guitare du lycée. Lyla, quant à elle excellente élève et musicienne hors pair, a besoin de s'entraîner pour ses concerts de violoncelle. Les deux adolescents doivent occuper la même salle de répétition du lycée, Tripp les jours impairs, Lyla les jours pairs. Ils entament une correspondance, d'abord acide puis plus complice, en se laissant des petits papiers dans la salle. Bientôt le guitariste rebelle et la violoncelliste sage que tout oppose se retrouvent autour de leur passion commune : la musique. Cette relation intense leur apprendra à se découvrir eux-mêmes et les aidera à traverser les pires drames…"

    Ce roman est rafraîchissant et romanesque sans être renversant. Deux opposés qui s'attirent, des confidences et une relation secrètes, une passion commune de la musique, deux adolescents aux problèmes...d'adolescents, le script n'est pas révolutionnaire mais très efficace! C'est léger et agrémenté de lettres, paroles de chansons, mails, notes et autres illustrations sympas. Les chapitres sont découpés selon les jours, et les lieux comme les heures sont indiqués. Pas de niaiseries trop faciles, des héros assez rebelles, fragiles et touchants pour qu'on s'y attache sans hésiter, un rebondissement plus grave assez inattendu, le tout forme un récit qui fait passer un agréable moment! (On peut découvrir le livret de chants en fin d'ouvrage et même écouter la musique du livre en suivant le lien!).

    Quelques facilités et répétitions apparaissent, mais derrière la légèreté se devinent des notions de tolérance et de libre-arbitre. Au final, un roman juste sympathique.


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  • La conséquence de mes actes, Eva Kavian

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    ©Mijade mars 2013, Eva Kavian

    Twitter, l'homoparentalité, une relation père-fils, ce petit roman est un cocktail original !


    "Je m’appelle Homère Kish. En dehors du départ de Maman‚ je suis responsable de ce qui est arrivé.
    Qu’il s’agisse de mon amitié avec Sophie‚ de la vie amoureuse pathologique de Papa‚ de mon addiction à l’ordinateur‚ de l’inscription de mes frères dans un mouvement de jeunesse‚ de mon choix de n’aller chez l’orthodontiste qu’avec Maman… chacun de ces choix a eu pour effet que je viens de passer des vacances épouvantables et traumatisantes."

    Ce garçon que l'on découvre à travers la rédaction qu'il a à faire, c'est un personnage hautement sympathique, humain, vif et entier. Homère (appelons-le comme ça au début en tout cas) nous offre le regard franc d'un adolescent d'aujourd'hui confronté à des bouleversements familiaux, et pas des moindres! Maman s'épanouit dans son homosexualité, Papa retrouve une nouvelle jeunesse en compagnie de l'orthodontiste, et on peut vite se sentir oublié dans tout ça! L'éclosion de la sexualité du héros, sa sensibilité, son côté geek, ses faiblesses et ses coups de colère, tout est finement et très justement dépeint dans un texte moderne (merci les notes de bas de page pour les non-initiés).

    Eva Kavian m'avait charmée et émue avec Premier chagrin, elle réussi encore à me faire passer un bon moment de lecture mais de qualité légèrement moindre. Je regrette quelques gymnastiques alambiquées dans l'ordre du récit et l'identité du héros sous couvert d'une mise en abyme (une rédaction qu'on lui a donnée à faire) qui ne me paraissait pas si nécessaire et qui donne un ton décousu à une intrigue pourtant sympathique. Il y a de belles choses du quotidien dans ce récit, des sujets abordés directement et très naturellement, ce qui est sûrement la signature d'Eva Kavian, et c'est un plaisir!

    Dédicace du livre par l'auteur:
    "Après avoir écrit "Premier chagrin", je n'en avais pas fini avec mes personnages. J'ai donc décidé de les retrouver, un an plus tard. Par ailleurs, j'avais envie de m'essayer à mettre en place un univers plus masculin. Cette fois donc, Gauthier est le personnage principal. Il a quinze ans, ses parents se sont séparés. Il choisit de vivre chez son père qui ne va pas trop bien et lui propose un contrat : il aura une moyenne de 14 au prochain bulletin, si son père accepte de s'inscrire sur un site de rencontres. Si le roman est drôle, il aborde néanmoins des questions telles que la famille recomposée, l'incidence des choix parentaux sur les enfants, la solitude face aux "copains" avec qui il n'est pas simple de parler de certaines choses, mais aussi les liens père-fils, la place et la fonction des liens virtuels, l'éveil de la sexualité... Le père de Gauthier, très amoureux, va "caser" son fils chez les parents de sa belle, la semaine de vacances la plus épouvantable de la vie de Gauthier. Et finalement, oui, j'ai bien aimé entrer dans la peau d'un ado de 15 ans, regarder le monde avec ses yeux !"

    La très chouette maison d'édition belge Mijade signe encore là un beau texte!