© Les 400 coups, 2011, par Yukio Tsuchiya et Bruce Roberts, réédition version cartonnée

Un album-témoignage absolument poignant

"En 1943, le monde était en guerre. Des bombes tombaient tous les jours sur la ville de Tokyo, au Japon. L'armée japonaise craignait que des bombes frappent le jardin zoologique de Ueno et que des animaux sauvages s'en échappent, mettant ainsi la population en danger. L'armée donna donc l'ordre aux gardiens de tuer tous les gros animaux. Malgré leur tristesse, les gardiens obéirent. Les lions, les tigres, les léopards, les ours et les grands serpents périrent les premiers."

Préparez vos mouchoirs, ces 32 pages ont un très fort potentiel lacrymal, notamment lorsqu'on a en tête l'aspect historique de l'histoire. L'implacable décision est insoutenable, la déchéance des nobles pachydermes est une torture, et la culpabilité des gardiens une déchirure totale. Prenez une grande inspiration avant de vous y plonger.

 © Tsuchiya, Roberts 400 coups eds 2011

"Aujourd'hui, dans ce zoo, un monument se dresse à l'endroit où sont enterrés tous les animaux. Des milliers d'enfants le visitent chaque année et y déposent des grues de papier pour honorer les âmes des animaux. Des millions d'autres enfants connaissent l'histoire des fidèles éléphants, qui est lue chaque année à la radio japonaise, le 15 août, et qui constitue un message d'espoir pour une paix durable. "

J'imagine à peine comment on peut lire cet album à des enfants sans leur communiquer une émotion intense. La thématique d'une mise à mort consciente d'animaux et de leur longue agonie est quand même hautement insupportable et j'imagine qu'il faudrait déployer des trésors de tact et de délicatesse pour transmettre ce récit. L'album lui-même me semble réussir cette dure épreuve de la corde raide, avec des dessins déliés de Bruce Roberts qui esquissent l'action sans trop l'imposer. (je n'en suis pas fan mais je reconnais qu'il fallait là des traits légers plutôt que des démonstrations éloquentes). Un album dont la lecture bouleversante doit être accompagnée, donc.

 © Tsuchiya, Roberts 400 coups eds 2011

© Nathan 2011

Une couverture aux reflets métalliques hypnotiques, à juste titre. Le témoignage d'un bouleversement, un puzzle qui prend sens dans un rythme dément.

Une révélation qui fait froid dans le dos.  

Difficile de ne pas évoquer ce livre sans frôler le spoiler. Et comme j'aurais détesté avoir des indices, je m'abstiendrais d'un résumé perso pour m'en tenir plus loin à la citation de celle de l'éditeur, relativement neutre. Je n'avais rien lu avant d'entamer ce livre et je suis à deux doigts de vous dire d'en faire de même, quitte à arrêter de lire ce billet après ce point.

 Je dirais juste que je ne m'attendais pas à ça, que les 256 pages m'ont filé entre les doigts comme du sable et que j'ai eu un plaisir fou à voir l'idée conductrice prendre forme. Un concept déjà traité mais toujours efficace. D'ailleurs je vois très bien ce récit adapté à l'écran. Le style ou l'écriture ne seront pas votre priorité, puisque l'inéluctable et effrayante compréhension vous pressera dans votre lecture. Et la fin vous laissera vous débattre avec vos pensées... (jusqu'au tome suivant déjà prévu)

© 0.4 Nathan 2011

"Lors du traditionnel spectacle de leur petite ville, Kyle se soumet, avec Lilly et deux adultes à une séance d'hypnose. Lorsqu'ils sortent de leur transe, c'est le public entier qui est pétrifié. Le phénomène a gagné toute la ville : il n'y a ni signal radio, ni télévision, ni internet... Peu à peu, les habitants se remettent en mouvement et Kyle et Lilly, soulagés, retournent à leurs familles respectives. Mais lorsque Kyle raconte ce qu'il a vécu, ses parents le croient sujet à des hallucinations. Diagnostic du médecin : Kyle est « 0.4 », il doit disparaître. Voyant sa vie menacée, Kyle retrouve Lilly pour s'enfuir.
Ensemble, ils cherchent à comprendre : qu'est-il arrivé aux habitants de la ville ? Que signifie « 0.4 » ?"

 le site anglais du roman: là

pour feuilleter la version française: là

© Thierry Magnier

Chronique par Gammu

Petite pépite des vacances, trouvée dans une alléchante librairie de Bruxelles !

Ce livre court rassemble 5 échanges épistolaires à sens unique, entre des personnages animaliers et parfois familiers des récits merveilleux. Par exemple, le lecteur découvre la lettre d’un cochon d’Inde qui écrit à un académicien pour demander à changer de nom. La réponse de ce dernier est à deviner à travers la lettre suivante, et ainsi de suite.

Et « Quand les animaux prennent la plume… ça déménage ! »

Effectivement, c’est très drôle. Situations comiques comme cet escargot tombé sous le charme d’une limace, qui ose poser nue… Comique avec tous ces jeux de mots : le renard s’exclamant que Monsieur la poule «  était est un peu coriace, je veux dire dur, dur en affaires… ». Reprise de textes célèbres : vol du fromage du Corbeau par un certain Renard, la fourmi, amis d’une cigale, …

Un vrai plaisir donc à lire. Abordable pour de jeunes lecteurs qu’il faudra peut-être aider, non pas à comprendre le récit de ces lettres, mais les sous-entendus et le contenu implicite des lettres manquantes ici.

 © Thierry Magnier

... aujourd'hui on cherche du chocolat et du bon temps!