Dystopie glaçante qui dénonce le sexisme, le patriarcat et les standards de beauté, ou encore un chouette livre à côté duquel j'ai failli passer...
Il était dans mes PAL depuis un moment. Je n'avais lu ni sa 4ème de couv, ni d'avis dessus. Mais l'illustration ne m'inspirait pas, et les 1ères pages m'avaient laissé un sentiment d'agacement. Je croyais que ce serait un teenage-book superficiel, une dystopie trop manichéenne, aux deux héroïnes opposées; une "vanille" parfaite et pure, une "gênante" qui évite la Doctrine.
Et finalement....je l'ai repris cet été, et j'ai découvert qu'il méritait vraiment le détour ! C'est un mélange entre "La servante écarlate" et la trilogie "Uglies" de Scott Westerfled. C'est beaucoup moins léger que ça en a l'air. D'ailleurs les sujets et thèmes abordés frontalement en font un roman pour jeunes adultes plutôt que pour ados (violence psychologique et physique, pornographie, relations toxiques, harcèlement...). Certaines scènes sont volontairement brutales.
J'ai été dégoutée, fascinée, outrée, portée par des élans de sororité et de révolte.
"Dans le monde de Joni et de Belle, il n’y a que deux options lorsqu’on est une fille. La première : accepter de se transformer pour répondre aux envies masculines et espérer, comme Belle, être remarquée pour sa beauté. Peu importe les sacrifices, la douleur, les agressions, tant qu’on suit la Doctrine…
La seconde est de faire comme Joni : casser les codes pour être juste soi-même… au risque de tout perdre. Famille, amis, avenir, en somme toute existence sociale.
Une troisième voie est-elle possible, celle de la révolution ?"
Les rebondissements choquants et les spirales de soumission font froid dans le dos. Les remises en question des normes sociales de beauté et des stéréotypes féminité VS virilité sont très intéressantes. Les sujets sont exposés en mode extrême: transformations physiques du maquillage à la chirurgie totale en passant par les filtres numériques, réseaux sociaux omniprésents, course à la popularité permanente. Les personnages s'épuisent au fil des pages, la lutte parait perdue dès le départ.
Les personnages de mères aussi sont marquantes: l'une rebelle assumée aux allures de sorcière moderne affranchie mais rejetée, l'autre qui lutte désespéremment contre le vieillissement en y laissant son argent, sa liberté et sa santé.
Finalement, comme l'écrit l'autrice elle-même, ce n'est pas tant une dystopie qu'un effet de loupe saisissant sur la pression imposée aux femmes dans nos sociétés. Des femmes qui ne seraient désirables que jeunes et belles. Cette lecture est un electrochoc. Sélectionnée pour le prix Carnegie 2025.
You could be so pretty, Holly Bourne, éditions Nathan (juin 2025), 377p., 17,95€, à partir de 13 ans selon Electre mais je dirais plus. Service de presse non rémunéré. Fond image: freepik
#youcouldbesopretty #patriarcat #feminism #féminisme #sexisme @editions_nathan_romans @hollybourneya #Dystopie #YouCouldBeSoPretty #LectureFéministe #YoungAdult #Bookstagram #FeministFiction #BodyPositive #DystopieFéministe #HollyBourne #YA #bookstagramjeunesse @isabellepetitesmadeleines