Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Petites madeleines - blog livres littérature jeunesse - Page 230

  • 6000 nuits, André Borbé

    Pin it!

     billet programmé

    6000nuits.jpg

    ©Naïve mars 2012, André Borbé

    Face à l'oppression, les livres deviennent résistance par les âmes bienveillantes: récit humaniste pour jeunes ados

    coeur_026.gif

    "Dans une ville gouvernée par un mystérieux tyran, une jeune fille insomniaque va vivre une aventure qui l’emportera au-delà de son imagination. Grâce à son courage, son esprit de résistance et ses talents d’écriture, elle affrontera les mystères et les dangers de Boucainvillier afin de libérer les habitants de la dictature qui les oppresse."

    J'avais noté ce roman à l'élégante couverture sur plusieurs blogs. Une histoire de livres et d'insomnies, de révolte et de "gâteau d'âme" qui procure l'inspiration, ça me fascinait. Bien m'en prit, ce livre est un pur bonheur qui permettra aux plus jeunes des ados de plonger dans un récit de dystopie facile mais très bien fait!

     A Boucainvillier, le peuple est opprimé par le Commandeur depuis 16 ans. Retranché dans sa citadelle sur les hauteurs de la cité, il est impitoyable. Les livres sont interdits, eux qui autrefois régnaient en belle place dans la somptueuse Bibliogare ravagée depuis par un incendie. La milice patrouille et impose sa terreur. Mais pendant le couvre-feu, Esther veille en secret. Ses nuits d’insomnie lui offrent le temps d'écrire, à elle et aux autres Bienveillants, ces élus qui naissent toutes les 6000 nuits et qui ont le don d'écrire des histoires qui insufflent de l'espoir à tout un peuple. Les Livreurs sont leurs alliés, eux qui distribuent ces écrits illicites au péril de leurs vies. Mais Esther ne va pas se contenter d'écrire, elle veut renverser la dictature, et avec l'aide de ses amis elle veut trouver la faille du mystérieux dictateur masqué. La révélation sera grande, et encore une fois, les histoires d'amour, de vengeance et de pouvoir seront au rendez-vous. Les points de vue s'alternent, dévoilant pas à pas des éléments majeurs pour démêler les fils du suspens.

    L'univers de ce roman est planté avec poésie, dans un décor très pittoresque: la citadelle reliée à la cité par un funiculaire, le cabaret où se réunissent les rebelles, les ruelles...la couverture est d'ailleurs absolument en adéquation avec l'histoire, elle qui présente dans des couleurs bleues de nuit la fameuse plume d'or remise à chaque Bienveillant, qui lui permettra de signer ses textes.

    Il y a ce prologue qui présente le décor mais qui peut perturber puisque les personnages changent ensuite. Il y a aussi ces allers et retours dans le passé qui éclairent l'intrigue et qui nécessitent de suivre avec attention. Il y a cette fin un poil frustrante, trop rapide et peut-être trop attendue. Ce roman n'est pas approfondi en mille volumes, certaines évidences sont lourdes de bons sentiments, et alors? Son ambition n'est que de plaire, et c'est réussi. Parce que tout ça passe sans effort et avec grand plaisir, emporté par une belle narration pleine d'imaginaire, des personnages gonflés de courage, d'espoir et d'amitié.

    Un extrait:

     « Marthe déposa son plumeau et ajusta la pile de livres posée au pied du petit bureau. Elle porta la main à son dos en poussant un soupir de soulagement. Elle aimait finir le ménage par cette pièce. Il n’y avait pas grand-chose à ranger dans la chambre d’Esther. Le lit jamais défait, l’oreiller sans un pli, les rideaux toujours maintenus dans leurs cordons de velours. Et pour cause, Esther ne dormait pas dans son lit. Ni dans aucun autre d’ailleurs. À l’âge de seize ans, elle n’avait encore jamais fermé l’œil de la nuit. »

    Un petit tour sur le site d'André Borbé auteur compositeur interprète, dont c'est ici le premier roman.

     Les avis d'Aurelie, les Surbookées, la Soupe de l'Espace, Happy critiks, la Médiathèque de Quimperlé, Madame Bouquine, la librairie Les Buveurs d'encre...

     blog littérature jeunesse, blog livres

  • Blog coup de coeur littérature jeunesse par Chapitre.com

    Pin it!

    billet programmé

    Chouette alors! La librairie en ligne Chapitre.com aime les PetitesMadeleines et en parle dans sa sélection "blogs coup de cœur littérature jeunesse"!!

    Littérature Jeunesse

    coeur_026.gif

    Merci pour cette sélection basée sur "la qualité du contenu, la ligne éditoriale, l’interaction avec la communauté et pour certains des conseils malins", et belle découvertes de papier à tous ceux qui se baladeront au gré des liens....

      blog littérature jeunesse, blog livres

  • Le temps est un drôle de bonhomme, Laurence Pérouème & Alexandra Luchie

    Pin it!

    album

    ©Naïve livres, mars 2014, Laurence Pérouème et Alexandra Luchie

    Douceur et délicatesse pour un album du temps qui passe

    Cet album est dédié aux grands-mères qui tiennent la main des petits-enfants. Entre nostalgie et bienveillance, elles exhortent les plus petits à profiter de la vie et à enchanter chaque minute de ce temps qui passe de mille façons. Dans cet album le temps est un monsieur souriant, coiffé d'un élégant chapeau melon, qui rythme des étapes heureuses de la vie et accompagne avec poésie les hivers et les printemps.

    ©Naïve livres, mars 2014, Laurence Pérouème et Alexandra Luchie

    Premier album jeunesse dessiné par Alexandra Luchie dont le jeu des couleurs et des collages de papier peint est un univers riche et merveilleux.

    L'auteur, Laurence Pérouème, a déjà signé de nombreux jolis textes. Elle dévoile au sujet de cet album: "En écrivant ce texte, j'avais en mémoire la photo de ma grand-mère, qui nous a quittés à 102 ans, penchée vers mon fils, alors âgé de 4 ans...Chacun à un bout de la vie, ils avaient tant de choses à se raconter ! ".

    ©Naïve livres, mars 2014, Laurence Pérouème et Alexandra Luchie

    Vous l'aurez compris, tendresse et émotion seront au rendez-vous de cet album chamarré et enchanteur en librairie le 13 mars!

    ©Naïve livres, mars 2014, Laurence Pérouème et Alexandra Luchie

    Naïve se présente comme une maison d'artistes, et les créations jeunesse sont souvent de très belles pépites, à suivre, donc!

      blog littérature jeunesse, blog livres

     

     

  • Billie, Anna Gavalda

    Pin it!

    billie.jpg

    ©Le Dilettante novembre 2013, Anna Gavalda

     Derrière l'hallucinante couverture et l'exercice de style rebelle et provocateur, il y a quand même une histoire de liberté...

    "Franck, il s’appelle Franck parce que sa mère et sa grand-mère adoraient Frank Alamo (Biche, oh ma biche, Da doo ron ron, Allô Maillot 38-37 et tout ça) (si, si, ça existe…) et moi, je m’appelle Billie parce que ma mère était folle de Michael Jackson (Billie Jean is not my lover / She’s just a girl etc.). Autant dire qu’on ne partait pas avec les mêmes marraines dans la vie et qu’on n’était pas programmés pour se fréquenter un jour…

    Non seulement Franck et Billie n’étaient pas programmés pour fredonner les mêmes refrains, mais en plus, ils avaient tout ce qu’il faut en magasin pour se farcir une bonne grosse vie de merde bien ficelée dans la misère – misère physique, misère morale et misère intellectuelle. Vraiment tout. Et puis voilà qu’un beau jour (leur premier), ils se rencontrent.

    Ils se rencontrent grâce à la pièce On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. Billie a été tirée au sort pour jouer Camille et Franck, Perdican.

    À un moment, dans cette scène qu’ils doivent apprendre par cœur et déclamer devant les autres élèves de leur classe, Camille lance à Franck : Lève la tête, Perdican ! et à un autre, un peu plus loin, Perdican finit par avouer à Billie : Que tu es belle, Camille, lorsque tes yeux s’animent ! eh bien voilà, tout est là et tout est dit : ce livre ne raconte rien d’autre qu’une immense histoire d’amour entre deux vilains petits canards, lesquels, à force de s’obliger mutuellement à lever la tête et à se rappeler l’un l’autre qu’ils sont beaux, finissent par devenir de grands cygnes majestueux.

    En fait, on dirait du Cyrulnik, mais en moins raffiné. Là où Boris aurait employé les mots « gouffre » ou « résilience », Billie, quand elle est heureuse, lâche en ricanant : Et tac. Encore niquée, la vie.

    Bah… À chacun, ses maux et sa façon de les écrire…"

    Pour plonger dans cette histoire, il faut d'abord détacher son regard de cette illustration psychédélique d'un âne batifolant en couverture. "Mais si, je t'assure qu'il y a un rapport avec l'histoire, vas-y, tu verras il est  bien" dixit une amie que je suivrais les yeux fermés. Et puis il y avait eu ce billet de Sita qui avait titillé ma curiosité. J'y suis allée, donc, j'ai tourné la première page.

    Et là, je me suis pris le plein fouet le ton trash et le vocabulaire cru de Billie. Ladite Billie est tombée dans un trou avec son ami Franck et elle parle aux étoiles en espérant des secours. Pour entretenir la conversation, elle se met à raconter leurs parcours plus que chaotiques, leurs vies cabossées et leurs quotidiens d'écorchés vifs. Rien n'est édulcoré, le sordide côtoie la misère et l'injustice.

    Une étincelle de bonheur balafre tout ce gris: la représentation d'une pièce de théâtre, "On ne badine pas avec l'amour", qui a allumé l'étincelle en eux et a regonflé leurs egos et leurs espoirs. ( profs de français, remontez-vous le moral en lisant ce livre, on passe du langage très moche aux vers les plus célestes, et on se dit que le théâtre peut parfois sauver des vies. C'est cliché, mais c'est beau. ).

     Comme Billie, l'auteur secoue ses lecteurs, entière et sans concessions, violente et enragée. Pour défendre la liberté, pour mettre en lumière des destins qui se sauvent de leur noirceur à la force du français et de l'amour, ou juste par provocation? Les critiques ont été très enflammées sur ce roman, acides ou flatteuses. Si j'ai haussé les sourcils bien des fois j'ai également été touchée par les récits de vie des deux vilains petits canards. Difficile de ne pas l'être ceci dit, puisque tous les moyens sont bons pour nous attendrir, parfois même à l’écœurement. Des facilités répondent à des passages dramatiques et la caricature flirte avec bien des pages. Je préfère garder en mémoire les autres écrits de l'auteur, en même temps je comprends que l'exercice de style réussit à déranger, à secouer, à toucher au cœur et je suis épatée. Mais maintenant que je comprends enfin cette invraisemblable illustration de couverture, je vais pouvoir passer vite à autre chose. Peut être au nouveau titre de l'auteur qui sort le 12 mars, "La vie en mieux"? Mieux, c'est prometteur  ;)

    Un roman risqué, brut de décoffrage, qui casse l'image d'une romancière sans accrocs. Une histoire forte qui peut émouvoir ou exaspérer, qui ne laisse pas indifférent et qui vous fera voir les ânes d'une autre façon...

    Lire un extrait

      blog littérature jeunesse, blog livres