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Romans jeunesse - Page 90

  • La fille qui n'aimait pas les fins, Yaël Hassan et Matt7ieu Radenac

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    ©Syros aout 2013, Yaël Hassan / Matt7ieu Radenac

    Un livre sur l'amour des livres...

    Maya est une jeune fille qui aime lire, ses étagères débordent..mais, depuis un certain événement, elle ne va plus jamais jusqu'au bout de ses lectures. Alors que sa mère l'inscrit à la bibliothèque, elle y fait une rencontre qui va changer sa vie; un vieux monsieur bien mystérieux, un certain Manuelo qui partage cet amour des romans, et qui pourrait bien avoir encore plus en commun avec Maya qu'elle ne l'imagine...

     Les chapitres alternent les poins de vue de Maya et de Manuelo. Le lecteur saisit ainsi les fils de l'intrigue un léger temps avant les personnages et comme le suspens et le rythme sont très bien distillés, le temps file sans qu'on s'en rende compte. Dans cette histoire simple et touchante, la passion des livres et la communication douce vont aider à reconstruire une famille. Parce qu'on s'en doute assez vite, Manuelo est bien cet écrivain célèbre dont Maya lit des extraits en cours de français, et qui n'est pas étranger à sa famille.

    Ce n'est pas le suspens en soi qui fait l'intérêt de ce roman à deux mains, puisque la trame se devine vite. Mais la patience de Manuelo, son humanité avec failles et grandeurs, sa façon d'apprivoiser Maya à petites doses de littérature et de correspondance font le charme de ce livre-sur-les-livres. Bien sûr, l'amour de la lecture y est sublimé, les regrets d'une famille déchirée y sont poignants et les sentiments bien-pensants attendus, mais après tout, le message est beau! Manuelo est attendrissant, lui qui porte des blessures d'amour filial, qui cherche à rattraper le temps, et dont le coeur bat encore bien fort, pour Maya ou pour une certaine correspondante à l'autre bout du monde... Quant à Maya, c'est une adolescente qu'on aimerait rencontrer, avec ses doutes, ses élans amoureux, son besoin de comprendre et son refuge dans les pages.

    Un bon petit roman pour apprendre à pardonner, à grandir, à tisser des liens familiaux, à ne pas avoir peur des fins d'histoires....

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  • Niak, Carl Hiaasen

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    ©Gallimard jeunesse aout 2013, Carl Hiaasen

    Aventure au coeur de la jungle, ou comment les survivalistes des émissions de télé-réalité sont en réalité de sacrés menteurs...

     Carl Hiaasen est toujours prêt à prendre la plume pour défendre la nature dans des articles ou dans de savoureux romans. Avec "Niak", son lecteur est encore une fois plongé dans une histoire décapante mais réellement documentée, piquante et écologiste: une dénonciation de l'industrie télévisuelle qui dénature le monde sauvage.

    "Derek Blair, l'animateur vedette de l'émission «Expédition Survie!», se fait mordre par :
    un alligator, une tortue serpentine, deux serpents, une chauve-souris et piquer par deux mille moustiques... avant de disparaitre dans les Everglades. L'intrépide Wahoo et son amie Anguille parviendront-ils à retrouver le pseudo-aventurier avant que la nature de Floride ne reprenne définitivement ses droits?"

    Si vous connaissez les émissions de télé-réalité américaines où des hommes ont pour pseudo-mission de survivre à la nature sauvage, vous allez apprécier cette satire! J'ai souvent levé les yeux au ciel en zieutant par exemple "Man VS Wild", et je découvre dans "Niak" que Carl Hiaasen en fait directement ici la délicieuse parodie! C'est un bonheur de voir cette mise en scène démontée par de jeunes héros au grand coeur, farouchement décidés à défendre leurs convictions, même face aux événements les plus saugrenus. Avec des prénoms plus qu'originaux, la vie n'est déjà pas facile, quand en plus votre père dresseur d'animaux sauvages s'est pris un iguane sur la tête et en garde des séquelles, il faut être prêt à tout, comme l'est Wahoo, quitte à accepter de suivre un acteur mégalo au coeur du parc des Everglades. Son amie Anguille quant à elle, fuit un père violent. Nous sommes dans un style endiablé et aussi imprévisible que cette zone humide, où les mésaventures s'enchaînent et où les adultes sont souvent de vils personnages.

    C'est une comédie loufoque qui se lit sans effort mais c'est surtout un discours terriblement efficace de conscience écologique, d'amitié et de vraies valeurs!

    J'avais déjà beaucoup aimé d'autres romans de cet auteur, dont "Panthère", "Comme un poison dans l'eau" ou "Chouette". Je signe les yeux fermés pour la prochaine expédition de Carl Hiaasen en Floride aux côtés d'un héros téméraire qui défend la nature, avec de l'humour à foison et des rebondissements rocambolesques (ça tombe bien, il vient de sortir "Bad monkey"...)!

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  • La mort préfère Ava, Maïté Bernard

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    © Syros août 2013, Maïté Bernard

    "Règle n°1 de l'art du consolateur:

    ne jamais, jamais, JAMAIS montrer à un vivant qui n'est pas consolateur que vous voyez les morts"

    Dans ce troisième volume des aventures d'Ava, notre héroïne ose hausser le ton, se retrouve souvent par terre, est soutenue par son meilleur ami qui est un fantôme viking, dresse un chien, a plusieurs soupirants, découvre le passé de sa formatrice et le tout en continuant de consoler des fantômes sur l'île de Guernesey, à l'insu de tous.

    "Ava se rend sur Guernesey, où elle doit participer à l'assemblée annuelle des consolateurs de fantômes. Elle espère obtenir des réponses aux questions qui la tracassent. À commencer par celle-ci : comment peut-on avoir une vie sentimentale quand on doit cacher à ses proches qu'on a le don de voir les morts ? Un sujet qu’il va devenir urgent de creuser car Ava loge chez un garçon si beau qu'il est presque impossible de le regarder et de l'écouter en même temps… Sans compter que les fantômes raffolent des histoires d'amour, et n'hésitent pas à se mêler de celles d'Ava."

    Cette série est addictive!! Ce n'est pas simplement du à ses illustrations de couverture que j'adore. (Merci Jérôme Meyer-Bisch de nous croquer des portraits rebelles d'Ava dans sa marinière!) Ce n'est non plus grâce aux seuls titres de chapitres décalés. C'est surtout parce que le ton de cette histoire est irrésistible, original et malicieux.

    Parler de fantômes, de terribles souvenirs historiques et de l'adolescence tout en faisant découvrir les îles Anglo-Normandes, sans jamais tomber dans le lourd, le cliché ou le glauque, c'est audacieux et Maïté Bernard s'en sort avec brio! Les descriptions sont savoureuses, des paysages insulaires idylliques aux manoirs luxueux, en passant par la maison de Victor Hugo. Quand, en plus, l'humour s'en mêle toujours, l'amour apparait avec ses questions et que les personnages secondaires prennent de l'ampleur, c'est encore mieux! Ava devient autonome et elle assume comme elle peut son incroyable rôle (et la célébrité qui va avec), mais elle ne devient pas pédante pour autant et reste attachante de naturel et de spontanéité. Quand un terrible secret de sa formatrice Cécilia est sur le point d'être dévoilé, quand les responsabilités grandissent, la jeune fille doit faire face aux changements que ça va apporter.

    La fin est absolument incroyable et inattendue, ouvrant la piste à un autre volume qui promet déjà et qui fera de la place à de nouveaux personnages..

  • Rendez-vous en septembre, Anne Vantal

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    © Gallimard jeunesse juin 2012, Anne Vantal

    Un été d'après-bac en 11 nouvelles

    " Sur la photo, ils sont onze. Onze élèves de terminale S d'un lycée tout à fait convenable d'une ville tout à fait ordinaire. Ils viennent de fêter le bac et leur départ en vacances. Et pour l'heure, ils se sentent des ailes : huit semaines de vacances et l'avenir devant eux ! Que feront-ils de cet été ? Rendez-vous en septembre pour Leïla, Benjamin, Tristan, Juliette... où chacun ne sera plus tout à fait le même."

    J'ai été surprise par cette lecture rapide. L'écriture est juste et le ton réaliste. Les 11 jeunes adultes et leurs points de vue sont bien trouvés. Envie d'autonomie, de liberté, passages à l'acte, lâcher-prise inconscient ou responsabilités à assumer, l'été sera marquant pour tous. Le dramatique se glissera même dans la légèreté estivale. L'épilogue final permet d'avoir des pistes sur les destinées de chacun.

    Malgré ça, ce rendez-vous en septembre ne m'a pas enchantée. Si j'ai été surprise et curieuse de ces lycéens qui basculent dans la vie d'adulte, je ne me suis pas sentie très touchée par l'ensemble, presque comme face à des faits divers énumérés. Est-ce une impression de survol due au format court? Ou l'écriture assez incisive, presque sèche? Peut être cette irruption de l'implacable sur des jeunes en plein envol? Je ne saurais pas l'expliquer, mais ce rendez-vous est presque raté de mon côté, laissant un goût d'inachevé.

    Les avis de Lirado, de Sophie Pilaire, de Timothée L., de la librairie Le goût des mots, de Letterbee, de Drawoua,

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