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Romans YA/adultes - Page 25

  • L'élégance du hérisson, Muriel Barbery

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    © Folio Gallimard 2009, Muriel Barbery

    Plume acérée et authentique pour une histoire piquante et parfois douce des solitudes

    Il est de ces romans tellement médiatisés qu'on souhaite les mettre de côté "pour plus tard". J'avais donc noté, trouvé et soigneusement isolé sur un coin de ma bibliothèque "L'élégance du hérisson", sentant qu'il me fallait le lire loin de l'effervescence médiatique de sa sortie portée en triomphe. (combien de rééditions déjà? 30?) Quelques années plus tard, je suis bien heureuse d'avoir pris le temps d'aborder ce roman.

    «Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. 
    Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.»

    Dans cet immeuble rue de Grenelle, le quotidien est raconté à travers les yeux et les écrits de ces deux figures complémentaires. La première s'évertue à masquer son esprit flamboyant derrière une apparence terne et stéréotypée, la seconde à peine adolescente semble déjà avoir fait le tour de ce que peut offrir la vie et chronique ses ultimes pensées. Quand débarque un nouvel habitant, le fascinant M.Ozu, leurs plans respectifs vont être bouleversés.

    L'écriture de Muriel Barbery est intelligente (très), sensible et parfois élitiste (trop?). Lutte des pauvres et des riches, de l'intelligence du cœur et de l'esprit, philosophes contre poubelles à descendre, les chocs sont nombreux dans cet immeuble. Mais cette même écriture est également juste et absolument poétique par moments. Comme dans ces incursions japonaises qui apportent la légèreté que l'histoire n'a pas. Drôle, intuitive et fine pour décrire la psychologie des gens, mais jamais mièvre. Parce que si cette chronique a des accents émouvants-qui-rapprochent-les-gens à la Anna Gavalda, elle ne laisse pas de place au happy-end ni aux bons sentiments aveugles. Quelle fin, quelle chute tragiquement réaliste, comme celle d'un hérisson qui aurait voulu traverser la route pour modifier sa destinée...

    J'ai donc été séduite (par la beauté de l'histoire), attachée (aux deux héroïnes farouches et fragiles à la fois), abasourdie (par certains passages trop doctes pour moi mais surtout par cette fin tristement réaliste), bref, je ne regrette en aucune façon cette lecture qui ne laisse pas indifférent. Une petite leçon de vie, une invitation à dépasser les apparences.

    J'ai aimé (et ce n'est pas systématique) lire les avis de Libération et Télérama sur ce roman. 

    La bande-annonce du film librement inspiré de ce roman, sorti en 2009: (et que j'aimerais bien voir, tiens)

  • De si jolies ruines, Jess Walter

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    © Fleuve éditions août 2014, Jess Walter

     Fils de vies à démêler, entre amour et déchirures, village italien perdu et destins de cinéma...

    "Avril 1962, Dee Moray arrive par bateau dans le minuscule village de Porto Vergogna (le port de la honte), une douzaine de maisons accrochées à flanc de falaises et une petite pension de famille dont vient d'hériter le jeune Pasquale Tursi, bien décidé à en faire le lieu de villégiature préféré des stars américaines. Peu importe que le village ne soit accessible ni par la route ni par le rail, que sa plage fasse la taille d'un mouchoir de poche et que ses projets de terrain de tennis ressemblent à un doux rêve. En fait, personne ne descend jamais dans cet hôtel perdu, l"Adequate View, à part quelques clients égarés. Et chaque année, pendant une quinzaine de jours, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, un américain névrosé et alcoolique aux velléités d'écrivain. Dee Moray a décroché un petit rôle dans la grosse production rassemblant Liz Taylor et Richard Burton, Cléopâtre. Elle était à Rome quand on lui a diagnostiqué un cancer, la production l'a alors envoyé se reposer dans cet hôtel. Bientôt, Richard Burton et un autre type de la production débarquent eux aussi... De nos jours, à Hollywood, une jeune assistante de production, Claire Silver, se débat pour quitter son job auprès du producteur Michael Dean, une momie qui a connu son heure de gloire, et son compagnon du moment, inconditionnel des boîtes de strip-tease. Et puis il y a Shane Weeler, persuadé d'avoir le pitch du siècle qui part pour Hollywood tenter de vendre son idée, Pat, le chanteur-compositeur complètement paumé... Tous ces êtres ont des rêves auxquels ils se cramponnent, et bien qu'ils viennent d'horizons différents, leurs destins vont se croiser, même si certains l'ignorent encore..."

    C'est un pavé plein d'émotions et de beauté qui se cache derrière cette couverture méditerranéenne. Les différentes époques et les personnages qui se croisent obligent le lecteur à une certaine concentration, mais il sera aidé par des dates et différentes graphies, puis surtout récompensé par le sentiment d'avoir suivi intensément cette passionnante saga de destins si fragiles. Entre l'Italie pittoresque des années 60 et son cinéma flamboyant, et le tout Hollywood contemporain aux ambitions désabusées guidées uniquement par le profit, le temps s'efface par la magie des souvenirs. Quand les personnages du présent partent à la recherche du passé, c'est une véritable introspection pour chacun, imparfait à sa manière. Une expédition vers la vérité de leurs propres vies: "quatre voyageurs improbables réunis de force à bord d'un véhicule propulsé grâce au carburant gazeux des vies brûlées". Entre les rêves, la grande Histoire et sa guerre, la culpabilité et les secrets, les humbles pêcheurs d'un village perdu comme les grandes stars, tous sont aux prises avec les détours sombres ou lumineux de la vie.

    J'ai beaucoup aimé l'ultime chapitre qui nous renseigne sur ce qu'est devenu chaque personnage croisé, donnant au lecteur l'impression d'avoir achevé sa propre expédition dans ce roman, d'avoir trouvé sa place et de pouvoir garder en mémoire les vies, drames et surprises de tous.

    Merci à Olivier, mon libraire de la Ruche aux Livres, qui m'a fourni cette jolie histoire en avant-première. ;)

    Une jolie interview (en anglais) de l'auteur par Goodreads au sujet de son roman:

    Les avis de aproposdelivresellelipetiteshistoiresdekwait

    Hé, c'est une lecture qui rentre dans le challenge du 2% de la rentrée littéraire !! (pour une fois que je pense à le notifier..)

    challenge rl jeunesse

    5/12 livres parus entre mi-août et mi-octobre 2014

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  • Le parfum de ces livres que nous avons aimés, Will Schwalbe

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    © Belfond novembre 2013, Will Schwalbe

     Roman éblouissant sur la lumière qu'apportent les livres à un moment sombre. L'hommage d'un fils à sa mère et à leur amour partagé des livres.

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    Le virus de la lecture est parfois aussi fort qu'un cancer. Plus même quand il est transmis par une femme incroyable à son fils. Attention, ce livre témoignage sobre et bouleversant est bien plus puissant qu'on ne pense.


    "Qu'est-ce que tu lis en ce moment ? C'est avec cette question que Will Schwalbe brise la glace chaque fois qu'il accompagne sa mère, Mary Anne, à ses séances de chimiothérapie. Car pour lui, éditeur new-yorkais, comme pour elle, fondatrice de la bibliothèque universitaire de Kaboul, lire, c'est le contraire de mourir ; lire, c'est vivre.

    John Irving, J. R. R. Tolkien, Khaled Hosseini, Irène Némirovsky, Thomas Mann, Colm Tóibín, Harold Pinter, Maurice Sendak... À travers leurs lectures communes, mère et fils dépassent pudeur et chagrin et échangent sur la famille, l'amour, la mort, la vie, et la magie de ces livres qui nourrissent notre regard sur le monde et nous font goûter, le temps de quelques pages, à une forme d'immortalité. "

    Le titre original de ce roman est "The End of your life book club", et on comprend dès le début que Will accompagnera sa mère jusqu'au bout, avec ce fil précieux et fort qu'est leur amour partagé des livres. Mais si le cancer est abordé clairement dans tous ses aspects, il y a plus de lumière et d'amour dans ce roman que de pathos. Avec pudeur et tendresse mais sans rien cacher, Will déroule le fil de ses souvenirs sur la maladie de sa mère, cette femme à la vie si extraordinaire, entièrement dévouée aux autres, qu'il admire absolument, et avec qui il a entretenu ce club si particulier. En partageant des pages de papier et en discutant de leurs lectures et de l'impact qu'elles ont eu dans leurs vies, ils se sont créé un lien plus indéfectible encore, plus précieux que jamais quand l'échéance est connue d'avance. Un texte délicat, plein de sagesse, d'ouverture d'esprit, d'attachements familiaux et amicaux, d'espoir même. Un roman où le souvenir des livres et des personnes qu'on a aimées gagne à la fin...

    La fin d'ouvrage recense tous les titres cités, on se réjouit d'en connaître et on ne peut s'empêcher d'en noter plusieurs. Parce qu'après la lecture de ce livre on ne doute plus qu'ils soient indispensables (ceux-là et tous les autres)!

    Ce livre a été sélectionné pour le prix ELLE dans la catégorie documents, est s'est finalement classé 2ème!

    Les avis (souvent enthousiastes) de: Les élucubrations de Fleur, Des livres des livres, Kabaret culturel, Melly lit, ...

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  • L'Appel du coucou, Robert Galbraith

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    © Audiolib janvier 2014

    Première lecture commune avec Noukette, une super découverte que ce roman policier!!

    A sa sortie ce roman fut encensé, et J.K Rowling n'avoua qu'après en être l'auteur. Jolie pirouette pour elle, et bon roman policier pour nous lecteurs, parce que cette première aventure du détective Strike est juste un délice!

    "Une nuit à Londres, Lula Landry, célèbre mannequin, est retrouvée défenestrée. Son frère, John Bristow, ne croit pas au suicide et contacte Cormoran Strike, détective privé. Strike est un homme à la dérive : il a perdu une jambe à la guerre et sa vie est un désastre. Chargé par Bristow d’enquêter sur la mort de Lula, il se résout à plonger dans les eaux glauques que dissimulent les paillettes de la vie noctambule. Trahisons, secrets, vengeance émergeront peu à peu jusqu’à l’explication fi nale. Avec son intrigue haletante et sa galerie de personnages plus vrais que nature, L’Appel du Coucou, premier volet des aventures du détective Strike, s’inscrit dans la tradition du grand roman policier classique illustrée par Ruth Rendell et P.D. James."

    J'ai adoré découvrir Strike, détective privé bourru, exigeant, secret mais tout autant bienveillant et déterminé. Son enquête nous révèle sa propre histoire, et on le sent revivre au fur et à mesure de ses avancées. Sa secrétaire Robin est tout simplement le personnage secondaire idéal, le Watson de Sherlock, le Robin de Batman. Fine, attentionnée et courageuse, elle complète le duo à merveille et je souhaite la voir davantage en lumière dans les prochains romans de Robert Galbraith. Le mystère de la mort du mannequin surnommé le coucou est l'occasion de dresser le portrait d'une grande galerie de personnages, et d'aborder des thèmes variés, des dessous du monde de la mode aux secrets des grandes familles..

    Je n'étais pas une grande fan de romans policiers et Strike me réconcilie presque avec le genre. Avec sa trame "à l'ancienne" l'enquête ne révolutionne pas le polar mais offre de savoureux moments et un dénouement que je n'avais pas vu venir. Les atmosphères sont particulièrement bien rendues, et l'écoute de la version audio magnifie encore les descriptions comme les actions, avec un jeu sur le rythme et sur les intonations pour les différents personnages très bien campés par Lionel Bourguet.

    La version audio de ce roman dure 18h23. Oui, vous avez bien lu. J'avais une terrasse à remplir entièrement de caillebotis, ce fut un travail rythmé par ce très bon roman policier, en cadence de l'interprétation haletante de Lionel Bourguet. Un petit extrait pour le plaisir?


    podcast

    Le second volet des aventures de Strike, "Le ver à soie" est prévu pour octobre chez Grasset, j'en serai, sans aucun doute! 

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    Le billet de Noukette est à lire!! 

    Ainsi que ceux de Cachou, Songedunenuitdete,  Clarabel, Isa,  EnnaGalea, BealapoizonGwenaëlleSandrineSaxaoulSophieStephieSylire et Val

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