Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Des vents contraires, Olivier Adam

    Pin it!

    desventscontraires.jpg

    © Points 2010, Oliver Adam

    Un roman où les vagues de la vie malmènent un héros qui veut faire face pour ses enfants, dépressifs s'abstenir...

    "Sarah a disparu depuis un an, sans plus jamais faire signe. Pour Paul, son mari, qui vit seul avec leurs deux jeunes enfants, chaque jour est à réinventer. Il doit lutter avec sa propre inquiétude et contrer, avec une infinie tendresse, les menaces qui pèsent sur leurs vies. Épuisé, il espère se ressourcer par la grâce d’un retour à Saint-Malo, la ville de son enfance."

    J'avais déjà adoré Un coeur régulier du même auteur. J'ai encore été emportée par son écriture touchante de destins renversés. Parfois la ponctuation manque, comme manque le souffle, et ça peut perturber. Même si l'intrigue est teintée de gravité et de moments sombres, le soleil perce parfois les nuages de la cité Malouine que Paul rejoint comme un naufragé. Bon, une tablette de chocolat est -au moins- nécessaire pour se remettre de ce récit, ceci dit.

    Les héros qui tentent de garder la tête hors de l'eau sont immensément émouvants, avec leurs lourds secrets, leurs moments de doutes poignants, leur besoin de chaleur et d'humanité même dans les situations les plus graves. Des enfants qui s'étiolent en l'absence de leur mère. Ce père qui ne vit plus que pour eux, et qui chasse ses idées noires à grands renforts d'alcool. Cette absence incompréhensible qui ronge un héros et torture le lecteur. Des retrouvailles fraternelles dans l'urgence et le besoin. Des liens avec des habitants. Le besoin de se sentir vivant, de tenir debout pour les autres, de tendre la main, de s'étourdir pour ne pas sombrer. Les fils du roman sont nombreux, tous tissés autour de la trame policière, de l'absente. Et cette fin, comme elle serre le coeur, comme elle révolte, comme elle déçoit nos espoirs!

    Le décor et l'ambiance sont à eux seuls des personnages de ce roman; plages, orages, chemins, vents forts et remparts cadrent parfaitement avec l'idée du vertige, l'immensité du vide, de la violence de la perte. Je reverrais Saint Malo d'un autre oeil si j'ai le plaisir d'y retourner un jour.

    Des vents contraires a été adapté sur grand écran:

    Olivier Adam parle du film sur le Cerclepoints.com

    Les avis de Miss Alfie, de Flaure, de Mélina, de chloé, de Laeti, de Aproposdelivres, d'AmandaMeyre, de Stephie76, de Croknobookeur ...

  • GrRreeny T.1, vert un jour, vert toujours, par Midam

    Pin it!

     

    grrreeny.jpg

    ©MadFabrik 2012, Midam

     Un tigre vert malgré lui, écolo convaincu, des planches bourrées d'humour vif

    Grrreeny est un tigre. Vert.  Il s'est baigné tout petit dans un lac radioactif. Il s'intéresse aux questions sur la biodiversité. Avec une naïveté juvénile mais une grande conviction il s'engage à chaque planche sur une thématique particulière, des pesticides aux éoliennes, du braconnage au réchauffement climatique. Le tout sur un ton piquant, avec des chutes trashs, tendres ou drôles. Ou comment transmettre un message écolo en faisant sourire.

    ©MadFabrik 2012, Midam

    Avec son héros devenu l'emblème du magazine jeunesse Wapiti, cette création du génial auteur de Game Over et Kid Paddle (dont on retrouve ici la tonalité parfois cash) est une jeune BD qui a du potentiel et qui est déjà très efficace. GrRreeny adopte un ton parfois politiquement incorrect, passe par des yeux d'enfants sans être moralisateur, éclaire des problèmes écologiques majeurs avec des gags qui peuvent faire mouche auprès des jeunes -et même des moins jeunes-...

     

    Découvrez GrRreeny sur le site de MadFabrik

    La page Facebook de GrRreeny

    Extrait du T1 des "Carnets de Grrreeny" (c) Midam & Mad Fabrik

    blog littérature jeunesse

  • Le Choeur des femmes, Martin Winckler

    Pin it!

    choeurdesfemmes.jpg

    ©Folio 2011, Martin Winckler

    Roman de réparation et mélodie virtuose des relations médecin-patientes

    ou comment les gynécologues devraient revoir leurs positions (dans tous les sens du terme) de consultation et de soins aux femmes...

    coeur_026.gif

    Jean -prononcez "Djin"- est une jeune interne douée et arrogante qui doit passer un semestre dans un service de "Médecine de la femme" sous la direction d'un médecin charismatique, humble et irrévérencieux aux méthodes bouleversant tout classicisme: Franz Karma. Cette période sera l'occasion d'un récit initiatique où tous sortent grandis (lecteur compris), où les blessures personnelles des personnages sont peu à peu guéries et où les plus grandes leçons sont celles offertes par les patientes, quand on prend le temps de les écouter.

    On comprend que pour l'auteur-médecin, s'éloigner des dogmes et des précautions stérilisées, apprendre de ses erreurs permet alors de se rapprocher d'une réelle relation de soin, d'une prise en charge respectueuse et entière. Les patientes défilent, leurs pathologies, leurs histoires nous sont confiées, en même temps que l'intrigue générale autour de la vie de Jean, Franz et les autres. Le sujet de l'intimité féminine, les représentations sur le sexe, sur l'intersexualité, sur la contraception ou la part de choix de la patiente dans les décisions de soin, rien n'est édulcoré. L'écriture est franche et l'engagement de l'auteur en faveur d'une médecine compréhensive, psychologue et attentive est absolument éclatant. L'écoute, la remise en question, le travail en équipe, l'audace, la transmission et l'altruisme remplacent la rentabilité, la réputation, le spectaculaire performant, le respect des procédures. Et avec ça, une intrigue dense qui nous accroche, des galeries de personnages attachants et du suspens jusqu'au bout! Quand on lit ce roman que l'auteur a écrit "comme une comédie musicale", on se réconcilie avec la figure du médecin bon, on comprend les pressions existantes, on croit à nouveau à la possibilité de confiance, de respect et d'empathie dans ce duo si particulier que forme un soignant et un patient.

    "Je m'appelle Jean Atwood. Je suis interne des hôpitaux et major de ma promo. Je me destine à la chirurgie gynécologique. Je vise un poste de chef de clinique dans le meilleur service de France. Mais on m'oblige, au préalable, à passer six mois dans une minuscule unité de «Médecine de La Femme», dirigée par un barbu mal dégrossi qui n'est même pas gynécologue, mais généraliste! S'il s'imagine que je vais passer six mois à son service, il se trompe lourdement. Qu'est-ce qu'il croit? Qu'il va m'enseigner mon métier? J'ai reçu une formation hors pair, je sais tout ce que doit savoir un gynécologue chirurgien pour opérer, réparer et reconstruire le corps féminin. Alors, je ne peux pas – et je ne veux pas – perdre mon temps à écouter des bonnes femmes épancher leur cœur et raconter leur vie. Je ne vois vraiment pas ce qu'elles pourraient m'apprendre."

    Un roman que je voudrais offrir à mes soeurs et amies parce qu'on y apprend plein de choses et qu'on y puise la force de poser des questions quand on sera en pleine consultation les pieds sur l'étrier, à ma gynéco pour qu'elle oublie de temps en temps son armure aseptisée et autoritaire, et à mon médecin pour la conforter dans son choix d'être ouverte, de prendre son temps pour écouter et de faire participer plutôt que de subir des soins.

     Le site personnel de Martin Winckler

    Le blog de Martin Winckler pour ceux qui écrivent et ceux qui lisent: "Chevalier des touches"

    Le blog de Martin Winckler sur les questions de santé: "Passeport santé"

     Des interviews et questions-réponses pour mieux connaître l'auteur sur le site de Rue 89

    La page Facebook de Martin Winckler


    Les avis de Lizouzou, d'Alex mot à mots, de Ptitesouris, de Melina82, de Lecturesmagazine, de Mademoiselle Coquelicot, de Miss Alfie, de Lou lit là, d'Isa, de Canel, de Pyrouette, de Delphinesbooks et bien d'autres encore....

    blog littérature jeunesse

  • Le temps des Marguerite, Vincent Cuvelier et Robin

    Pin it!

    letempsdesmarguerite.jpg

    ©Gallimard jeunesse Hors série Giboulées 2009, Cuvelier / Robin

    Une bande dessinée pour deux vies, à 100 ans d'écart...

    "Une petite fille en haut, une petite fille en bas. La première vit en 1910, la seconde en 2010. Les deux s'appellent Marguerite et ont 12 ans...
    Un samedi matin où elles s'ennuient, chacune en même temps, elles grimpent au grenier et, dans une vieille malle, trouvent et enfilent une robe ayant appartenu à une aïeule un peu mystérieuse. Et chacune se retrouve dans l'époque de l'autre !"

    J'ai adoré ce concept mis en images tout en douceur et en clin d'oeil. Deux jeunes filles identiques dans la même maison, avec le même ennui, le même caractère curieux et audacieux, mais un écart temporel énorme...jusqu'à cette malle magique qui permet d'inverser les rôles et de découvrir avec un oeil émerveillé une autre époque! Un tour de passe-passe qui permet aux deux jumelles de vivre chacune une sacrée aventure. Les progrès de la science, les changements architecturaux, les évolutions des moeurs, on picore les modifications avec délice, et les auteurs de cette belle BD ne manquent pas de piquant, de finesse et d'humour! La fin est légèrement ouverte, pleine de possibilités très intéressantes, assez pour titiller l'imagination des lecteurs qui vont s'imaginer à leur tour franchir des époques...

    Comme j'aurais adoré vivre cette expérience pour arpenter le Paris de 1910! J'ai fait un bon à la Belle Epoque il y a peu lors de la fête des Baigneurs de Mers les Bains, j'étais donc très dispo pour cette belle lecture, dégustée le même jour sur la plage du Tréport, avec l'opération "Lire sur la plage":

    marguerite.jpg

    Le blog de Robin

    Le blog de Vincent Cuvelier

    blog littérature jeunesse