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  • La dernière petite enveloppe bleue, de Maureen Johnson

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    ©Gallimard jeunesse mai 2013, Maureen Johnson

    Puisque les voyages forment la jeunesse, suivez les enveloppes pour découvrir l'aventure et l'amour...

    "Ginny Blackstone pensait avoir vécu la plus grande aventure de sa vie l'été de ses dix-sept ans. Treize petites enveloppes bleues, léguées par sa tante adorée avant de mourir, l'avaient envoyée à la découverte de l'Europe et d'elle-même, seule avec son petit sac à dos.
    Treize... moins une, qui avait disparu avec le vol de son sac. Quelques mois plus tard, Ginny reçoit un mystérieux message d'Angleterre : un certain Oliver a récupéré la fameuse enveloppe. Sa dernière aventure l'attend, de Londres à paris, d'Amsterdam à Dublin, cette fois accompagnée d'un ex, d'un futur et d'une rivale..."

    J'avais un excellent souvenir de "13 petites enveloppes bleues", séduite par ce roman initiatique et ces lettres comme autant de petits cailloux blancs vers le chemin de l'autonomie, la liberté, les découvertes.

    Ici on retrouve l'enveloppe qui manquait, et on embarque à nouveau pour un périple à travers plusieurs villes. On apprend à connaître les personnages, serrés avec eux dans une petite voiture qui file de Paris à Amsterdam. On en déteste d'abord, parce qu'ils aiment ceux qu'on aime aussi, parce qu'ils nous font du chantage en cachant cette dernière lettre de notre tante adorée ou parce qu'ils nous ont déçus. Puis on les comprend, on s'en rapproche au fil des péripéties qui ne manquent pas. Oliver est un bijou: il nous hérisse le poil dans un premier temps, on a ensuite irrémédiablement envie de le serrer dans nos bras.

    Le fil conducteur tissé par la tante de Ginny est toujours présent, et on découvre quelle fabuleuse fantaisiste elle était. L'humour et l'émotion se côtoient joyeusement dans ce beau petit roman pas toujours vraisemblable mais très romanesque. Ginny est l'archétype de l'américaine à Paris, et on porte le même regard qu'elle sur un monde artistique un peu bohème, séduisant, chaleureux et solidaire. Si le côté roman initiatique est moins présent, les liens humains sont mis à l'honneur, et ce roman met du baume au coeur.

    Si j'ai préféré le premier tome (attrait de la nouveauté? du jeu de piste?), cette suite est une très belle lecture également.


    Couverture en V.O harpercollinschildren

    D'autres pépites du même auteur sont à dévorer, comme "Suite scarlett"

    le site de Maureen Johson

    blog littérature jeunesse

  • Marée haute, de Bernardo Carvalho

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    ©Gallimard jeunesse mai 2013, Bernardo Carvalho

    Un album graphique pour rêver à la mer..

    "Quand la mer s'est retirée, on peut se promener sur le rivage, mettre les pieds dans les flaques, explorer les rochers où s'accrochent coquillages et anémones de mer. Petit à petit la mer monte, l'eau qui nous arrivait aux mollets atteint maintenant notre taille, elle devient assez profonde pour qu'on puisse plonger.
    Et si on sautait d'un rocher ? Et si on nageait vers le large ? Et si on faisait le poirier ? Moi, j'en profite pour nager le crawl. En moins de rien, le bleu de la mer inonde les pages du livre entraînant le lecteur à sa suite."


    ©Gallimard jeunesse mai 2013, Bernardo Carvalho

    Un objet-album qui ravira les pupilles des petits et des grands. Un format immense qui nous immerge dans cette marée montante. Pas une ligne de texte, juste l'imagination du lecteur qui se rapproche des personnages, dans des plans très rapprochés ou plus éloignés. Une grande activité sur le beige du sable qui laisse peu à peu la place au bleu de l'eau, doucement, inéluctablement.

     

    ©Gallimard jeunesse mai 2013, Bernardo Carvalho

    Des illustrations qui me font penser à des affiches de pub anciennes, et on entend presque les cris de la plage qui vont avec... 

    ©Gallimard jeunesse mai 2013, Bernardo Carvalho


    blog littérature jeunesse

  • Soeurs sorcières livre1, de Jessica Sptoswood

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    ©Nathan juin 2013, Jessica Spotswood

    Trois soeurs aux grands pouvoirs, une effrayante prophétie, un début de saga absolument palpitant!

    "Cate, Maura et Tess vivent dans une Angleterre imaginaire du début du XXe siècle. À 17 ans, les femmes doivent normalement choisir entre se marier et rejoindre les ordres. Mais en plus d’être femmes, elles sont sorcières. Si quelqu’un le découvre, les Frères les enverront à l’asile ou les feront disparaître, comme toutes les autres. Depuis la mort de leur mère, Cate vit dans la peur, avec la mission de protéger ses sœurs. Mais ses 17 ans approchent et tout s’accélère : son ami d’enfance la demande en mariage, alors qu'un autre jeune homme fait chavirer son cœur. Et bientôt, Cate doit se rendre à l’évidence : malgré tous ses efforts, le danger se referme sur elle et ses sœurs comme un étau…"

    Dans un décor romantique et incroyablement pittoresque, les aventures des soeurs Cahill font penser à la fois aux romans de Jane Austen et aux soeurs Halliwell.

    Trois caractères et un lien fort entre ses jeunes filles qui paraissent excentriques aux yeux d'une société très rigide, régentée par l'impitoyable ordre des Frères. Plus les pouvoirs des soeurs se révèlent, plus le danger est grand que ce secret soit révélé, alors même qu'une nouvelle gouvernante vient s'installer chez elles et qu'elles attirent l'attention de la communauté. C'est Cate, la plus âgée, qui prend la parole pour ce premier tome. Elle est totalement dévouée à ses soeurs, quitte à taire un amour passionné. Guidée par les écrits que lui a laissé sa mère et par de nouvelles amies sorcières, Cate qui a toujours voulu taire leur magie se découvre un pouvoir très grand. Elle est pourtant bien démunie face à une terrible prophétie et pourrait finalement sacrifier son propre avenir...

    J'ai beaucoup aimé la mise en place de cette histoire, distillée dans un décor soigneusement dépeint, dans l'ambiance étouffante des classiques romantiques anglais. On suit les découvertes de Cate à travers ses yeux, on est fasciné par l'épanouissement des pouvoirs des soeurs, puissants et effrayants à la fois. On frissonne à ses premiers émois, on tremble quand elle apprend qu'elles et ses soeurs pourraient être désignées par une prophétie qui leur promet à la fois un rôle majeur mais un destin tragique. Je regrette un peu que Cate n'utilise pas plus ses pouvoirs, elle prend (trop?) à coeur son rôle de grande soeur mais elle en est d'autant plus impressionnante.

    Ce premier tome est très agréable, la tension s'installe alors que les amitiés et les amours naissent sous l'oppression grandissante des Frères! Une vraie tragédie romantique et fantastique, de celles qu'on dévore le coeur battant quand on cherche à s'évader! J'ai hâte de suivre les soeurs Cahill dans le deuxième tome.

    A paraître le 6 juin chez Nathan!


    Born Wicked

  • Un été sans les hommes, de Siri Hustvedt

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    Babel, Actes Sud mai 2013, Siri Hustvedt

    Où comment parler de folie, d'attachement, de séparation et du temps qui passe avec humour et finesse. Regard tendre, écorché et attentif pour écrire la solidarité entre femmes.

    Mia la poétesse était mariée à Boris le neuroscientifique. Mais celui-ci s'est mit en mode "pause" avec une jeune française. Immense choc. Mia traverse alors un épisode de folie et décide à sa sortie d'hôpital de se réfugier près de sa mère pour l'été. Pendant cette saison lumineuse, elle va côtoyer différentes générations de femmes et doucement retrouver un équilibre. Entre les pensionnaires de la maison de retraite où elle rend visite à sa mère, le groupe d'adolescentes pour qui elle anime un atelier de poésie et sa jeune voisine, mère dévouée au mari difficile, Mia écoute, oberve et tisse des liens, elle devient de plus en plus consistante, elle retrouve des certitudes. Elle se retrouve en s'ouvrant aux autres.

    La narratrice alterne les moments de récits, les appartés directes au lecteur, la conversation en pointillés avec son mari qui n'a pas dit son dernier mot, des extraits d'un récit sur sa vie sexuelle, les séances téléphoniques avec sa psy, le contact avec sa fille ou un mystérieux correspondant anonyme. Ce mélange déjà étourdissant s'alourdit encore de digressions. Le texte comprent en effet de nombreux extraits littéraires, poétiques, philosophiques ou même scientifiques. Mais la conversation reste éveillée, directe, et l'auteur est attentive à garder le lecteur à ses côtés avec des détours inattendus par l'humour et l'irrévérence. On se pose avec elle des questions sur les répétitions, les romans de Jane Austen et la pression paternelle. On joue à la poupée. On s'attache à ces vieilles dames émouvantes qui font face à la vieillesse ou à des jeunes filles  fragiles, cruelles et pleines d'espoirs à la fois. On accompagne Mia dans son parcours jalonné dans le texte de quatre illustrations comme autant d'étapes dans la reconstruction. On touche du doigt le pouvoir consolateur de l'écriture et du soutien entre femmes.

    Si l'on n'abandonne pas la lecture, si l'on n'abandonne pas Mia en cours de route, l'histoire finit bien, le lecteur (la lectrice?) est ravi, voire apaisé. Et même si parfois je sentais mes épaules bien lourdes devant tant de pistes, je n'ai pas abandonné! ;) (Mais je conseille du temps et du calme à ceux qui tentent l'aventure, et j'imagine bien que les digressions peuvent lasser.)

    Siri Hustvedt est une féministe qui a elle-même été professeur d'écriture dans un établissement psychiatrique, qui a étudié les neurosciences, la philosophie et la poésie. Qui est aussi la femme d'un homme célèbre (qui lui fait peut être de l'ombre?) C'est surtout ici l'auteur d'un roman d'abord blessé puis optimiste sur une résurrection au carrefour de différentes générations, dans le sein des femmes.

    "rien n'est répété exactement, même les mots, parce que quelque chose a changé dans celui qui parle et dans celui qui écoute, parce qu'une fois les mots dits et puis redits encore, la répétition elle-même les altère "


    Siri Hustvedt - Un été sans les hommes par Librairie_Mollat