Réécriture moderne d'"Orgeuil et préjugés": un régal !
Transposer les personnages si célèbres dans notre quotidien ? Oser des éléments contemporains, de Tik_tok au bodycount, en passant par le binge-watching de Netflix et les red flags? Imaginer un décor universitaire dans lequel la mixité débarque et chamboule les hormones ? C'était osé, et c'est pourtant réussi. On déguste ce roman comme on regarde un teenage-movie, avec le plaisir de retrouver des caractères familiers de plusieurs romans de Jane Austen, et des interrogations modernes.
"Aux élèves et futur·e·s étudiant·e·s de Pemberley,
J’ai le plaisir de vous informer que nous avons pris la décision historique de faire de Pemberley une académie mixte !
Nous comptons sur votre ouverture d’esprit et votre bienveillance pour accueillir les nouveaux venus de façon positive.
N’est-ce pas, mesdemoiselles Bennet ?
Ms Austen, Directrice de Pemberley
Pour Lizzie Bennet, brillante et sarcastique, ce changement n’a rien de réjouissant, quoi qu’en dise sa mère. Il est hors de question que des garçons la détournent de son objectif : devenir journaliste. Cette année de prépa s’annonce… potentiellement intéressante, possiblement catastrophique.
Et lorsqu’elle fait la rencontre de William Darcy – grand, sombre, l’air aussi accueillant qu’un orage en plein été… et atrocement snob –, c’est le drame : le second scénario est le plus probable."
J'ai aimé les points de vue qui s'alternent, jouant des différentes facettes des héros. L'écriture est savoureuse, audacieuse et piquante, truffée de références actuelles. Il y a des scènes délirantes, des exagérations assumées, du quiproquo "mais-enfin-comment-peuvent-ils-être-si-aveugles", des montagnes russes d'espoirs et de désespoirs. C'est à la fois attendu et frais.
Ce premier volume "Lizzie" reprend la trame de la romance entre Elizabeth et Darcy. Les liens entre les soeurs Bennet sont formidables, portés par un soutien infaillible jusque dans les situations les plus difficiles. Leur mère est juste hilarante et décalée (avec son whatsapp !)
Je pensais me changer joyeusement les idées, j'ai plutôt été emportée sans complexes. J'ai apprécié les ambitions journalistiques de Lizzie, la diversité insufflée au récit original, l'élan moderne qui conserve l'esprit initial. C'est quand même un des plus fameux "ennemies to lovers" ! Et je m'inscrirai à Pemberley pour avoir la suite, dès janvier !
The Austen Academy, Victoria Bath, éditions J'ai Lu, 10 septembre 2025, 380p., 19,90€, fond image: papierpeintlauraashley
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