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adolescence - Page 2

  • La ligne droite, Hubert et Marie Caillou

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    ©Glénat septembre 2013, Marie Caillou et Hubert

    One-shot bouleversant, délicat et frontal, ou la trajectoire pure et cruelle d'un garçon qui aimait les garçons

    "Hadrien vit dans un petit village au fin fond de la Bretagne. Étouffé par sa mère castratrice et l’éducation stricte de son école religieuse, il se réfugie dans les livres. Ce tempérament solitaire, ainsi que la petitesse d’esprit de son village empêchent Hadrien de s’épanouir et de profiter de sa jeunesse. Il ne se sent pas à sa place. Malgré tout, il va commencer à fréquenter Jérémie, le bellâtre du lycée, avec lequel il partage finalement beaucoup de points communs. Cette complicité entre eux va progressivement donner naissance à des sentiments de plus en plus forts."


    ©Glénat septembre 2013, Marie Caillou et Hubert

    Un format italien, un graphisme rigide et rétro par sa ligne claire au service d'un texte fort. Rigide comme le milieu conservateur qui rejette la différence d'Hadrien. Les sentiments lumineux du jeune garçon ne peuvent grandir dans la sombre incompréhension qui l'entoure et la chute est inexorablement dramatique. Sa souffrance et son impuissance sont aussi vibrantes que les glaciales tonalités bleu et roses délavées de cet album poétique et sensible. Des raccourcis manichéens et une certaine simplicité teintent la mécanique de l'histoire, mais dénonçant bien la persistance quelque soit l'époque et le lieu de l'incompréhension de l'homosexualité quand l'entourage garde des œillères et que la famille ne soutient pas.

    J'ai été surprise par le dessin dans les premières planches mais j'ai ensuite reconnu que cette ambiance figée collait bien au cadre. Le texte est parfois en retrait par rapport aux dessins qui portent à eux seuls ce sujet délicat. L'intrigue m'a émue, malmenée et attristée à la fin. La solitude et le désespoir d'Hadrien sont une torture. (non, pas de revirement salvateur de dernière minute). Une juste façon d'aborder la thématique de l'homosexualité, à compléter par d'autres pour ne pas tomber dans le pessimisme radical.

    Attention, histoire puissante qui peut chavirer !

     Le site de Marie Caillou

    Des interview audio du scénariste Hubert sur expressbd


    ©Marie Caillou

    blog littérature jeunesse, blog livres

  • Celle que je ne suis pas de Vanyda

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    ©Dargaud

    J'ai lu ce manga il y a quelques temps sans en faire de billet, je voulais avoir du recul par rapport aux réactions de mes élèves...finalement ça vaut vraiment le coup d'en parler!

    D'abord Vanyda est une mangaka "locale", puisqu'elle est du Nord et on le retrouve dans ses dessins, dont on reconnait les décors familiers, les façades typiques de chez nous par exemple. Ensuite, Vanyda fait partie de cette génération de mangakas inspirés (nourris) du style manga mais qui ont également été influencés par la BD franco-belge et on le ressent dans le format, le découpage...c'est agréable à découvrir et peut être plus abordable que le traditionnel "petit pavé à l'envers" du manga japonais. L'auteur s'était déjà illustrée avec "L'immeuble d'en face" ou "L'année du dragon", ce manga-ci, qui attend deux suites est davantage destiné aux ados, avec comme fil rouge l'évolution d'une héroïne d'année scolaire en année scolaire, chouette idée!!!

    "Celle que je ne suis pas", c'est l'histoire de Valentine, collégienne, sa bande d'amis, ses relations avec sa mère, son histoire d'amour fantasmée avec Félix... une tranche de vie, très bien dépeinte, ou comment les petits riens remplissent les journées d'ados. Le dessin est au service des émotions, et les textes désertent les pages quand Valentine se sent seule dans sa bulle. La première planche trouve son écho dans la dernière, symboles d'une année écoulée, vivement la rentrée suivante!!

    Mais ne vous y trompez pas, ce manga est loin d'être futile, il dépeint particulièrement bien cet état de "nonchalance" des ados, ce quotidien ritualisé, ces rapports dans une bande d'amis, l'attrait de l'interdit ou de l'inaccessible et surtout les projections, les espérances de cet âge qui paraissent futiles mais qui sont en fait si capitales à cet instant (mais si, souvenez-vous, vous aussi faisiez semblant de passer dans sa rue "par hasard" en espérant le voir sortir de chez lui, et d'ailleurs vous aviez répété tout un discours hyper profond..je connais...)  

    J'avais apprécié, mes élèves en redemandent. Je ne leur pose pas de questions sur cette lecture, mais leur sourires complices en disent long quand ils (en majorité elles d'ailleurs) le rendent en me disant "c'est super bien, ça parle d'ados comme nous...c'est quand qu'on a la suite?" 

    Clarabel en a dit beaucoup de bien, d'autres l'ont également apprécié..et vous?

    Pour en savoir plus sur Vanyda, voir là:

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