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Petites madeleines - blog livres littérature jeunesse - Page 279

  • Le grillon, par Tristan Koëgel

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    ©Didier jeunesse 2013, Tristan Koëgel

    Des pirates au large de la Somalie enlèvent un enfant lors d'un abordage. Il grandit à leur contact. Quand celui-ci raconte son histoire, on plonge dans l'émotion..


    Ce matin, Mostéfa a cassé le nez de son meilleur ami. Il a du mal à comprendre les règles de l'institut parfois, Mostéfa ; c'est pas vraiment de sa faute, ça fait pas longtemps qu'il vit sur la terre ferme. Il y a encore deux ans, il habitait loin de Mogadiscio. Il habitait sur l'eau.

    Son prénom, c'était pas encore Mostéfa. Là-bas sur son bateau, on l'appelait le Grillon. Ses jouets, c'étaient des fusils-mitrailleurs, et ses amis, c'étaient des pirates.

    Entre rêveries, vision naïve d'un jeune garçon, récit engagé sur des faits existants violents et réflexion sur la construction de soi, ce court roman est un bien bel ouvrage qui exige quand même une certaine concentration. Le prologue éclaire le thème de la piraterie moderne, illustré par une carte. Le sujet déjà n'est pas banal et on s'en approche par les yeux d'un innocent, dans un ordre chronologique chamboulé. Le texte à la première personne est poignant, dur et émouvant à la fois.  On accompagne le jeune héros entre eau et terre, entre deux prénoms, entre espoirs et réalité, vers la découverte de soi et la liberté.

    Tristan Koëgel voudrait ramener une histoire de chacune de ses visites, vivement la prochaine ! Pour les adultes et les adolescents qui voudraient découvrir une problématique actuelle, loin de l'image des pirates à la jambe de bois et aux sabres effilés...

  • Nomad 2.0 T.1: Mémoire flash, par Morvan / Carette / Savoir

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    © Glénat fév. 2013, Morvan/Carette/Savoir

    Deuxième cycle d'une série à succès des années 90, une belle BD de SF dont le héros doit faire un retour forcé

    "Formé par les services secrets américains, Arrouan a le pouvoir de pénétrer dans la mémoire des ordinateurs. Un talent précieux, qui l’a forcé à fuir les convoitises internationales et mal intentionnées... Malheureusement, le désert où il s’est réfugié n’est pas une cachette suffisamment isolée...

    Il vit sur le territoire de ses frères touaregs avec sa compagne Kalash (en réalité, Sakiko dans le corps de Kalash...), qui attend un enfant de lui. Il espère pour eux sérénité et rédemption. Mais un beau jour, de retour à sa tente, Arrouan découvre que Kalash a été enlevée. Il n’a plus désormais qu’une seule idée en tête : retrouver sa femme, au bout du monde s’il le faut... Dans ce nouveau cycle, le Nomad voyagera à nouveau dans des mondes virtuels, mais aussi dans des pays où l’on ne voit habituellement pas beaucoup de science-fiction..."

     

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    © Glénat fév. 2013, Morvan/Carette/Savoir

    Nomad, c'était un premier cycle de 5 tomes au scénario poussé, au format plutôt manga, qui faisait la part belle à la psychologie des personnages et qui fourmillait de rebondissements.

    Quand la suite (ou "sequel", parlons jargon), nous est offerte, c'est une grande attente, forcément! Alors en découvrant que les éléments efficaces sont toujours là, que les dessins de Julien Carette sont différents (tant mieux, parce que copier ses prédécesseurs aurait été impossible) mais très beaux, et que la trame reste bien ficelée, c'est le sourire garanti!

    Bien sûr c'est un premier tome, c'est une mise en place aux nombreuses bulles sans texte qui se lisent trop vite. Evidemment, on doit se réapproprier l'histoire, redécouvrir un héros plus mûr et en apparence moins déchaîné qu'avant (il va être papa, faut bien se calmer un jour). Et inéluctablement, on est lâchés dans les dernières pages en pleine frontière de Corée du Nord sur une ultime planche pleine de promesses glaçantes avec le sentiment d'être abandonnés en plein vol..

    Mais avec un renouveau aussi réussi le lecteur amateur de BD SF -qu'il ait ou non connu le premier cycle- ne peut qu'attendre la suite avec impatience...


    Billet publié également sur le site de critiques de bandes-dessinées: la Loutre Masquée

  • Merlin T.1: les années oubliées, par T.A Barron

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    Nathan janv.2013, T.A Barron

    Quand la fantasy enveloppe le mythe de Merlin, découvrez l'enfance du grand mage dans une riche saga!

    "Le jeune Emrys ignore tout de son identité. Ses premiers souvenirs remontent à l'âge de sept ans, lorsqu'il s'est réveillé sur une plage... Une femme guérisseuse, Branwen, prétend être sa mère. Mais il refuse de la croire. Devenu adolescent, Emrys est déterminé à découvrir qui il est. D'autant qu'il s'est mis à développer des pouvoirs hors du commun, qu'il ne parvient pas à contrôler. sa quête va alors le mener sur la mystérieuse île de Fyncaria, peuplée de créatures aussi merveilleuses qu'inquiétantes."

    J'avoue avoir mis du temps à accrocher à l'univers. De trop longues descriptions préliminaires, une liberté de réécriture mythologique ou en tout cas le parti pris de développer une période inconnue du célèbre mage; ces éléments peuvent frustrer, voire décourager. Une fois ces écueils dépassés, une fois le rythme lancé, on peut se couler dans cette histoire qui fait la part belle à la Nature, aux valeurs humaines et à la responsabilité de la magie. De belles trouvailles viennent ponctuer le récit, comme l'aspect psychologique qui est intéressant dans cette quête initiatique (le rejet de sa mère, des pouvoirs fascinants mais lourds à porter, un destin à accepter, une nature comme matrice pour se découvrir...). On sent poindre la personnalité du grand personnage de Merlin. L'idée de suivre son enfance et de découvrir ce qui l'a forgé est une belle trame, dans des décors grandioses, au milieu de créatures dignes de la grande heroic-fantasy.

    La saga est un grand succès en V.O depuis 1996. Cinq tomes constituent le cycle des premières années de Merlin, et sept autres développent l'univers. Les éditions Nathan publient le tome 2 en français en avril et le 3 en août de cette année.

    Site de l'auteur: http://www.tabarron.com


     

  • Beauvoir In Love, par Irène Frain

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    ©Michel Lafon oct 2012, Irène Frain

    Et vous pensiez connaître Simone de Beauvoir? 

    Oubliez Sartre, oubliez le chignon, oubliez l'existentialisme, oubliez tout et plongez-vous dans la passion qu'elle a vécue avec Nelson Algren en 1947. Vous découvrirez une amoureuse déchirée, une femme libre, une grande romantique, une héroïne qui tient face aux coups durs. Avec son amour américain, c'est un déluge de moments tendres, de coups d'éclats, de déclarations, d'humour et surtout, de très grande intensité. Une véritable idylle de rock-stars destructrice et créatrice à la fois, qui bouleverse tout, qui inonde d'énergie, qui offre une force incroyable pour tout affronter. Comme un brasier fulgurant dont on ne garde que des souvenirs impérissables, l'ardeur d'écrire le roman de sa vie, et une bague au doigt. Sartre peut aller se rhabiller, lui qui détenait l'esprit de Simone de Beauvoir, qui la manipulait, qui en a fait sa plus belle porte-parole, il n'a pas pu lutter côté coeur. Elle est toujours revenue vers le philosophe, mais c'est dans les bras de Nelson qu'elle s'était révélée.


    Simone de Beauvoir and Nelson Algren, Chicago, 1951.

    Simone de Beauvoir et Nelson Algren / source image

    "1947. Simone de Beauvoir débarque aux États-Unis pour donner une série de conférences sur l’existentialisme. En vérité, Sartre fait tout pour la tenir à l’écart de son idylle avec la mystérieuse Dolores Vanetti. Là, à près de 40 ans, Beauvoir va faire la rencontre d’un écrivain américain hors normes : le séduisant Nelson Algren. Dès leur premier échange, c’est le choc. En moins de vingt-quatre heures, dans les bas-fonds de Chicago, entre bars sordides, planques de junkies et un deux-pièces sommaire, Simone revit. Avec Algren, elle va découvrir ce qu’il y a de plus bouleversant dans l’amour au masculin : ses élans de romantisme, ses fureurs et ses émois enfantins…

    Constamment attisée par leurs séparations et d’éphémères retrouvailles, la tension amoureuse se fait parfois insoutenable. Mais elle réveille aussi l’énergie créatrice des deux amants. C’est à ce moment-là qu’ils écrivent leurs chefs-d’œuvre : Nelson, le roman qui lui vaudra la gloire, L’Homme au bras d’or, et Simone Le Deuxième Sexe, texte fondateur de la libération des femmes. Ils auront, en tout et pour tout, été réunis pendant moins d’un an mais le souvenir de leur histoire les hantera jusqu’à la mort."


    source image

    Irène Frain est une romancière hors pair, une journaliste incroyable, acharnée et passionnée comme les personnalités sur lesquelles elle écrit. Mais c'est aussi une véritable conteuse, qui fait accéder au réel à travers des descriptions minutieuses, une proximité fascinante et des émotions palpables. Dès les premières pages on ne peut empêcher la curiosité de grandir, l'envie de suivre cette passion est dévorante. Et si le lecteur n'a pas en tête les écrits que la littérature a retenu, peu importe! Ce texte est accessible à chacun, et c'est sa grande force. Pas étonnant vu le caractère de l'auteur, son sourire communicatif, son ouverture aux autres et sa volonté de partager. (Croyez-moi, je me souviendrais longtemps de ce déjeuner avec elle, quand elle a évoqué son enfance et son père avec des étoiles plein les yeux).

    Un livre superbe, qui laisse au lecteur un goût d'éternité qu'ont les amours impossibles.

    Un site Internet est dédié au livre, à découvrir absolument pour ses bonus photos et vidéos, pour les archives et le travail de recherche révélés!