© Flammarion, septembre 2011, Malika Ferdjoukh

Un pavé rose franchement alléchant, un début de collection qui fleure bon la réussite, direction l'émotion, vous serez ravis!

"La mère de Willa, 17 ans, s'occupe de l'organisation des élections de miss tandis que son père collectionne les maîtresses de 20 ans. A l'anniversaire de sa meilleure amie Fran, elle rencontre un jeune homme dont les parents sont morts dans de mystérieuses circonstances. Elle va bientôt découvrir une famille qui cache bien des secrets..."

Ce qu'il faut déjà mettre en avant pour ce livre, c'est le caractère croustillant de l'héroïne à la famille délicieusement décalée (signe de fabrique Ferdjoukh). C'est aussi le ton de l'intrigue qui vire du carrément-et-volontairement futile au sombrement fascinant, passant des légèretés pailletées aux secrets obscurs. C'est encore cette intertextualité audacieuse qui renforce le sentiment d'intimité avec le lecteur. Quel tour de magie que ces détails dérangeants qui s'accordent pour former une réalité menaçante, quel décor que cette vieille maison au lourd passé ! Et ces personnages complexes, surprenants ou absolument enchanteurs comme Marni, qui illumine le récit par ses néologismes et son inventivité piquante! Avec l'amour en toile de fond, rose et doux comme la couverture, ce roman signe l'accord lumineux entre imagination et réalisme, émotion et suspens.

© Thierry Magnier 2011, Mikaël Ollivier

Une fissure familiale, un père et son fils qui doivent faire face, une très belle histoire douce et poignante, touchante et humaine, un coup de coeur!!!

"Dans la vie de Pierre, adolescent timide et sans histoire, tout semble normal et lisse. Il partage son temps entre le lycée et le conservatoire, et entretient une correspondance assidue avec sa sœur partie de la maison.
Un samedi après-midi, après des courses chez Ikéa, sa mère leur tourne le dos, à lui et à son père. Elle disparaît, sans rien dire. Quelques heures plus tard, elle envoie un sms: "Ne vous inquiétez pas pour moi. Je n'en peux plus, c'est tout."
Après le choc, la peur et de vaines recherches policières, la vie s'organise autour de cette absence inexplicable. Les repères s'écroulent. Le vernis se fendille et dans cette famille où l'on parlait peu, les langues se délient soudain, révélant des secrets et des drames insoupçonnés. La violence de ce bouleversement transforme le jeune homme réservé, lui apprenant à se débarrasser de ses peurs et de son excessive sagesse."

Un ton intimiste, un héros qui doit grandir et se transcender pour affronter le quotidien et devenir adulte, des secrets de famille, les romans ne manquent pas qui offrent ces ingrédients. Mais il faut la touche subtile et juste de Mikaël Ollivier pour en faire une histoire profondément lumineuse, par une sensibilité imparable. Des descriptions des plages de Dinard aux balbutiements amoureux, en passant par le rapport père-fils, le tout résonne harmonieusement, teinté de mélodieuses références musicales... un très beau coup de coeur de rentrée!!!

Gallimard jeunesse, septembre 2011

le début d'une saga de fantaisie énergique et décalée, un héros incontrôlable et déterminé

"À tout juste dix ans, Mathieu Hidalf est une légende. Sa spécialité ? Gâcher l'anniversaire du roi par une bêtise effroyable. Même s'il doit pour cela compromettre son rêve le plus cher : entrer à la célèbre école de l'Élite. Mais cette année, la fête risque de tourner au drame : les redoutables frères Estaffes ont rompu un serment magique et menacent de tuer le roi. C'en est trop pour Mathieu Hidalf : il ne laissera personne saboter à sa place le royal anniversaire!"

J'ai aimé le ton frais, l'humour omniprésent dans ce monde de conte de fée où seraient tombées des gouttes de décapant. On s'attache à ce héros absolument gonflé, malicieux et presque horripilant. Je pense que de jeunes lecteurs sauront apprécier ce personnage irrévérencieux et l'univers magique dans lequel il évolue. J'ai juste été frustrée par le rythme du récit: j'ai trouvé le début plutôt laborieux et lent, quand la fin précipitait les rebondissements à faire tourner les têtes et mélanger les personnages. J'espère que le second tome de ce jeune auteur soutenu par l'éditeur développera les grandes lignes clairement. A suivre...                                 

© Nathan 2011, N.M.Zimmermann

Des jumeaux que la mort n'a pas séparés, une disparition étrange et des dons maudits, ce roman fantastique nous entraîne de couloirs d'internat en cimetière, aux côtés d'êtres qui nous hantent et de médiums qui les perçoivent pour leur plus grand malheur...

Tome 2, Peter est interne à St Gabriel et tente de se faire des amis, pas si facile lorsque l'on est torturé par des esprits et surtout par celui de sa soeur disparue il y a dix ans. Quand un inconnu lui parle d'un livre qui pourrait le délivrer de ce calvaire, l'adolescent se laisse tenter. Maya sa jumelle noue des liens particuliers avec d'autres que son frère, mais sa confiance est-elle méritée?

Je ne sais pas expliquer pourquoi j'ai mis autant de temps à me plonger dans cette histoire, j'ai tourné autour pendant un moment, picoré les premières pages sans appétit, avant de trouver un rythme plus coulant, et de me mettre vraiment dans l'histoire. J'ai ressenti bcp d'empathie pour Peter, héros torturé que l'on voudrait voir s'en sortir, malgré son côté sombre. Des médiums, un mystérieux livre, un passé trouble qui entrave le héros, les fils de l'histoire sont croustillants à souhait. L'atmosphère de l'internat est propice aux veillées nocturnes et aux intrigues amplifiées, tout comme aux camaraderies et aux instants d'humour qui peuvent parfois alléger l'intrigue généralement oppressante. Le rythme s'emballe pour  devenir suspens haletant, je n'ai pas pu me détacher des dernières pages...je suis ravie de m'être accrochée au début!!

Coup de coeur pour l'illustration de couv, qui rappelle celle de Méto, du même illustrateur.